Confidences

En toute franchise

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J’ai un aveu à vous faire : je ne vais pas bien. J’ai mis un moment à m’en rendre compte parce que je continue à pratiquer la pensée positive au quotidien. Je médite, je tiens mon gratitude journal, je dresse chaque semaine la liste de mes petits bonheurs… Mais je me suis aperçu récemment que je le faisais de manière automatique, par habitude. J’y mets de moins en moins d’âme et de sentiment. Le but de ces pratiques, c’est de ressentir les choses, d’être pleinement présent à ce que l’on fait. Jusqu’à ce week-end, ce n’était plus vraiment le cas pour moi.

Heureusement, des discussions intenses avec l’homme que j’aime m’ont permis de comprendre les signaux de détresse que m’envoyait mon esprit. Je me suis réveillée à temps. Les efforts fournis, bien qu’automatiques, n’ont pas été vains malgré tout. J’ai su reconnaître les symptômes de la dépression et je sais comment l’enrayer. Je reprends tout ce que je faisais jusqu’à présent, mais en étant beaucoup plus attentive. J’ai même repris le programme de méditation Headspace du début, c’est dire !

Mais, surtout, j’ai décidé de faire plus attention à ce dont j’ai vraiment envie. Ces derniers mois, parce que j’ai fait un saut dans l’inconnu, parce que je naviguais à vue dans cette nouvelle vie, parce que je me sentais coupable aussi, sûrement, notamment vis-à-vis des enfants, je me suis mis beaucoup d’obligations sur le dos. J’étais dans une énergie de « devoir » plutôt que de « vouloir ». Même les choses que je faisais pour moi, comme mes différentes escapades à travers toute la France, avaient comme un arrière-goût amer – sauf les 15 jours que j’ai passés en Bretagne avec mes loulous cet été, ce qui prouve bien qu’une partie du problème vient de là.

Mais ils vont bien. Ils vont vraiment bien. Ils sont heureux de retrouver leur père à la fin de la semaine qu’ils passent avec moi, et vice-versa. Ils adorent mon chéri, qui le leur rend bien. Ils adorent leurs deux maisons, leurs chambres et leurs jouets au pluriel. Je peux arrêter de culpabiliser, je crois, et profiter un peu plus de la situation. Dès le début de ma séparation, je me suis autorisée à faire des choses pour moi, maintenant je vais m’autoriser à y prendre du plaisir. Depuis deux jours, je me lève le matin en me demandant, non pas ce que j’ai à faire, mais de quoi j’ai envie. Je fais la part belle à la lecture, à la photographie, à l’écriture et j’essaie de savourer – mes temps de repos, la nourriture, la douceur des températures, l’éclat du soleil, le parfum des bougies. Déjà, ça va un peu mieux. Je ressens une drôle d’impression, comme si mon âme, bousculée, malmenée, éprouvée, commençait tout doucement à se décrisper. Je me dis que je suis sur la bonne voie, mais je ne veux plus rien anticiper, juste être présente dans mon corps et accueillir chaque jour comme il vient. Retrouver ma sérénité pour redécouvrir le goût du bonheur.

Et vous, c’est quoi votre état d’esprit du moment ?

Illustrations trouvées sur Pinterest.

16 commentaires sur “En toute franchise

  1. Ohlala Isa… Si je te dis que je suis à la maison sur décision du médecin depuis 15 jours aujourd’hui… Que c’est une collègue qui m’a dit qu’elle avait l’impression de se voir elle, en pleine dépression, il y a quelques années… que je reprends le travail lundi et que ça me terrorise… bref, je te comprends ❤ Je t'envoie plein de courage et d'ondes positives (et, comme on dit chez moi, des "gros betchs") ❤

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    1. Comme je te comprends moi aussi ! ❤ J'ai l'impression que c'est une période difficile pour tout le monde et plus particulièrement pour les gens qui sont hypersensibles. J'ai vraiment l'impression que le fait d'aller mieux passe par le fait de ne plus se forcer à faire les choses et d'être extrêmement douces envers nous-mêmes… Moi aussi je t'envoie plein de courage et d'ondes positives et je penserai très fort à toi lundi ! Des gros bisous ❤

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  2. Je commence par la dose de chaudoudoux.

    La dépression je connais aussi et elle a été d »autant plus méchante chez moi, que j’ai refusé de la reconnaître au départ. J’ai même cessé trop tôt le traitement et fait une rechute contre laquelle j’ai lutté aussi. A partir du moment où je l’ai acceptée, je crois que c’est là que j’ai enfin pu avancer dans le bon sens. Je suis libérée des médocs depuis avril et pour le moment, aucun signe de rechute. mais je suis vigilante. Les rdv avec mon psy (avec qui j’ai pou faire un super travail) se sont espacés mais je ne me ses pas tout à fait prête à lui lâcher définitivement la main pour le moment (je pense que j’ai encore des choses à travailler, à voir si ça se fera avec lui ou avec quelqu’un d’autre, il saura me dire si c’est jouable ou pas avec lui, nous avons déjà discuté de ce genre de chose).

    Bref, tout ça pour dire que c’est une bonne chose si tu l’as repérée rapidement. Je te souhaite de tout coeur de réussir à l’éloigner grâce à tout ce que tu fais en conscience, c’est toujours mieux que des médocs (même si ceux-ci sont parfois indispensables pour traverser la crise sans dégâts). Je sais que tu as des yeux et des oreilles attentifs autour de toi, mais si jamais tu as envie/besoin de quelqu’un de plus éloigné, tu peux compter sur moi <3. Même si c'est "juste" pour t'écouter ou te lire, sans rien dire ni conseiller.

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    1. Merci pour les chaudoudoux 😉

      Ce qu’il y a de « bien » dans tout ça, c’est que quand on reconnaît enfin les symptômes et qu’on commence à les traiter, ça nous oblige à nous écouter, à faire attention à nous, et ça c’est vachement important. J’admire la façon dont tu t’interroges par rapport à ton psy et au fait de poursuivre ta thérapie, tu es à l’écoute de toi, et ça je trouve que c’est un cadeau précieux (même si on aurait préféré ne pas avoir à en passer par là pour atteindre ce résultat, évidemment !)

      Merci aussi pour ta présence et tes encouragements, ça me touche énormément de savoir que je peux compter sur toi. Si besoin est, je n’hésiterai pas, et tu sais que ça marche dans les deux sens !

      Gros bisous ❤

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  3. Ah ma belle, je suis navrée de ne pas avoir pris de tes nouvelles plus tôt. L’important, comme tu dis, est d’avoir pris conscience de ton état relativement tôt. Reconnaître qu’on ne va pas bien, c’est déjà parcourir la moitié du chemin.
    Tu as raison de vouloir te placer dans le désir, l’envie, plutôt que dans l’obligation et le sacrifice. Je suis convaincue que cela ne peut te faire que du bien et, par conséquent, faire du bien à tout ton entourage.

    Plein de bisous

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    1. Ne t’inquiète pas, le propre de ces problèmes-là, c’est qu’on n’en parle pas. A vrai dire, je n’en avais même pas conscience. Mais oui, reconnaître ce qui se passe, c’est déjà une bonne partie du travail. Maintenant, j’essaie de faire attention à moi et de ne pas retomber dans cette mentalité d’obligation. On en parle prochainement par téléphone ?

      Gros bisous ❤

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  4. Une rupture n’est jamais facile et même si ça en a l’air, ce n’est pas le cas. Tu as essayé de trouver un nouveau rôle mais comme tu le dis, tu t’es obligée à plein de choses. Cette réflexion que tu fais sur toi-même est importante et bénéfique pour apercevoir les signes d’un mal-être. Je t’envoie plein de bonnes choses et te souhaite un nouveau bonheur. (et je ne suis pas la spécialiste pour faire de longs commentaires mais je suis à l’écoute plus en privé si tu le souhaites)

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  5. Bonsoir Isabelle, je suis navrée pour vous d’autant que la dépression je connais, je connais depuis l’adolescence, j’ai fait plusieurs dépressions dans ma vie et la dernière est « grosse » puisqu’elle a commencé en 2009 et n’est toujours pas enrayée… Mais je vous connais -virtuellement bien entendu- et je suis certaine que vous allez vite rebondir, la preuve en est que vous avez su réagir à temps. Je vous souhaite une bonne fin de semaine et un doux week-end.

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    1. Merci beaucoup, Sandrine. Il y a des moments plus difficiles que d’autres, comme vous le savez, mais je m’efforce de laisser passer la crise. Plus je lutte contre ce que je ressens, plus je me reproche mon état, et moins j’arrive à remonter la pente. Du coup, j’essaie vraiment de me traiter avec un maximum de douceur, comme je le ferai pour un-e ami-e. J’espère que le fait de partager ça sur le blog vous aidera vous aussi à rebondir. Je vous embrasse ❤

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