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[Heart Diary] Je n’aime pas vivre en Provence

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Je n’aime pas l’été en Provence. Je suis une créature qui a besoin d’air et de lumière. Je ne supporte pas de rester enfermée avec la clim. J’ai horreur de passer la journée dans le noir parce qu’il faut fermer les volets tôt le matin pour se protéger de la chaleur. Moi, l’été, j’aime vivre les fenêtres ouvertes sur l’extérieur. Ici, c’est juste impossible, à moins d’être prêt à mourir de chaud.

La seule chose que j’apprécie, l’été, en Provence ? Me balader la nuit, sous les étoiles, en écoutant le chant des cigales et le coassement des grenouilles pendant que les chauve-souris volent autour de moi.

Je n’aime pas l’automne en Provence. C’est une saison frustrante parce que les arbres ne flamboient pas, ou si peu, vers la fin novembre, juste avant l’hiver. De toute façon, la plupart du temps, les platanes ont déjà perdu une bonne partie de leurs feuilles. Elles commencent à tomber dès le mois de juillet, desséchées par la chaleur. A moins d’habiter au milieu des vignes, on peut s’asseoir sur les ors et les roux qui font la beauté de cette saison.

Il n’y a guère, pour rattraper la déception, que cette lumière dorée propre à l’automne qui vient illuminer des paysages qui, s’ils ne flamboient pas, n’en restent pas moins superbes. 

Je n’aime pas l’hiver en Provence. Je ne supporte pas le mistral. Je n’ai jamais connu de vent aussi froid ni aussi mordant. Vous avez beau superposer toutes les couches de vêtements que vous voulez, il passe quand même à travers et vous glace jusqu’aux os. Et je ne vous parle pas des volets qui claquent, des fenêtres qui tremblent et des voitures qui font parfois des écarts. C’est un vent violent et implacable qui vous met les nerfs à vif. On dit ici que c’est un vent qui rend fou, et je peux comprendre pourquoi. Lorsqu’il survient, on ne sait jamais combien de temps ça va durer. Deux ou trois jours en moyenne, rarement moins, parfois plus. Et encore, on a de la chance, il paraît que, dans le temps, il pouvait souffler sans interruption pendant des semaines entières. Je n’ose même pas imaginer.

Ma seule consolation ? Ces journées où il fait très beau et presque chaud, et où on peut manger en terrasse alors qu’on est en décembre ou en février. 

J’aime le printemps en Provence. J’adore voir les arbres fruitiers se couvrir de fleurs. La nature se réveille très tôt ici, et il n’est pas rare de voir apparaître les premiers bourgeons dès février. Quand je me promène au milieu des vergers, c’est un véritable enchantement. ( Ça rendrait presque le mistral supportable !)

Entendons-nous bien, la Provence est une région magnifique. Je ne dirai jamais le contraire. Mais je ne supporte pas son climat. C’est un point de vue purement personnel, beaucoup de gens s’en accommodent très bien, et je les comprends. Mais moi, il ne me convient pas, ce qui me complique sérieusement les choses.

Pour tout un tas de raisons, ma vie est ici pour l’instant. C’est un choix que je fais en conscience. Un choix que je ne dois pas faire payer à mes proches. Personne ne me force à rester ici. Je reste parce que je pense que c’est ce qu’il y a de mieux pour tout le monde, y compris pour moi, au bout du compte.

Mais j’avais besoin d’admettre que je ne suis pas heureuse ici. C’était important parce que, maintenant, je vais pouvoir chercher des solutions pour changer ça. Il n’est pas question que je retienne mon souffle en me languissant de partir. Contrairement à Scarlett, je ne crois pas que demain, ça ira mieux. Je veux que ça aille mieux maintenant.

Je veux, chaque jour, poser les yeux sur ce qui m’entoure et me réjouir de ce que j’ai plutôt que de me lamenter sur ce que je n’ai pas. Je veux aussi me rappeler, au quotidien, que l’important, ce n’est pas l’endroit où je vis, mais ce que j’y fais et avec qui j’y suis.

Si Thich Nhat Hanh a raison, si notre vraie demeure est en nous, alors je dois d’abord apprendre à être bien avec et en moi-même. C’est au moment où j’aurai réussi cela, au moment où l’endroit où je vis n’aura plus aucune importance, que je pourrai réaliser mon rêve et partir vivre à l’étranger. Si je partais maintenant, je ne ferais que déplacer une partie du problème. Je changerais mes circonstances extérieures et je ne doute pas que ça me ferait du bien, mais ça ne résoudrait pas tout.

Je n’aime pas vivre en Provence, c’est un fait. Mais j’aime bien résoudre les problèmes et relever les défis. Et même si c’est un peu triste de se dire que s’aimer et être vraiment bien avec soi-même est un défi, j’ai quand même bien l’intention d’y arriver.

19 commentaires sur “[Heart Diary] Je n’aime pas vivre en Provence

  1. Décidément en ce moment je me sens proche de tout ce que tu dis ou presque. je n’ai pas eu le temps de répondre à ton précédent billet mais il m’inspirait une même proximité. Je partage ta conclusion. En fait moi j’ai quitté Paris il y a 8 ans pour Perpignan et je savais en partant que je transportais avec moi mon paysage intérieur et quelque sois l’endroit ou j’irais vivre, c’est à l’intérieur que je devais trouver la paix. Ce n’est pas si simple ! Alors, je fais comme toi, j’essaye au jour le jour de me satisfaire de ce que j’ai. Ici, y’a aussi le vent, la « tram » comme on dit. Glaciale l’hiver. L’été comme toi, touristes et chaleur mais quelques bons moments quand même, le soir…Moi ma saison préférée c’est l’automne. Les arbres ne changent pas de couleur mais par contre y’a l’été indien. la plage en Septembre et Octobre, les randos, là je craque et ça me fait oublier tout le reste et puis ces belles journées d’hiver ou l’on est en tee shirt, là je craque aussi…Y’a aussi l’Espagne toute proche…Bref, aucun endroit n’est parfait ! je ne peux pas dire que je ne suis pas heureuse mais je ne peux pas dire non plus que je ne le suis pas mais je comprends ton besoin de le dire si c’est ce que tu ressens. Je ne trouve pas que c’es triste de dire que de s’aimer et être en paix avec soi-même est un défi. merci de tes partages.

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    1. Tu as raison, aucun endroit n’est parfait. Et j’aime bien l’expression « paysage intérieur ». C’est joli et très inspirant 🙂 Maintenant que j’ai listé tout ce que je n’aime pas, je vais chercher tout ce que je peux apprendre à aimer et les intégrer à ce paysage intérieur. J’ai beaucoup déménagé, et il y a plein d’éléments des différents endroits où j’ai vécu que je garde en moi. Je devrais en faire la liste d’ailleurs ! Merci pour ton commentaire ❤

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  2. Ahah, ça ne me surprend pas ,La Provence,c’est magnifique pour les vacances en ce qui me concerne mais je n’aimerais pas y vivre ,surtout à cause du climat., contrairement à beaucoup de gens qui fantasment sur l’ensoleillement,la chaleur etc… eh bien,on doit s’en lasser,ce n’est pas une fin en soi.
    Au Nord de la Loire,je reste.

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  3. J’apprends à aimer y vivre aussi car mes ressentis étaient quand même subjectifs et relatifs. Mais voici 20 ans que j’y habite, mon fils y est né et il est temps d’y trouver une légitimité, d’apprendre à en aspirer les bonheurs dans les instants présents. Je crois que les dérèglements climatiques nous rendent malaisés un peu partout. En Bretagne, par exemple, il pleut depuis 15 jours. Ce que j’aime dans la Provence (enfin sur la Côte d’Azur plus précisément), c’est le ciel bleu quasiment toute l’année. Vital pour la bonne humeur. Et j’ai une chance inouie : bien que vivant modestement (en HLM), la mer est en bas de ma rue 🙂 C’est le paradoxe fabuleux du destin provençal : tu profites des dons de la Nature qui se monnaient très chers 🙂

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    1. C’est clair qu’ici ils se monnaient très cher ! Quand je vois le prix des logements par rapport à la Bretagne ! ^^ Mais je suis tout à fait d’accord avec toi, maintenant que j’ai admis que je ne suis pas heureuse ici, je vais pouvoir faire en sorte de changer cela et de trouver des raisons de me réjouir. Comme toi, je suis convaincue qu’on peut apprendre à être heureux quel que soit l’endroit où on se trouve 🙂

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  4. Etre soi-même, rien de mieux !
    on doit être comme son propre meilleur ami(e) et savoir prendre soin de soi, c’est primordial !
    La nature fait de petits miracles tous les jours, mais ont à tendance à l’oublier.

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  5. Bonjour. Isa. J’ai bien lu votre publication. Je vis à Séoul, donc la Provence est un lieu de rêve pour moi. J’ai voyagé dans les villes de Provence il y a quelques années à l’automne. C’était tellement beau. Mais j’aimerais vivre d’autres saisons en Provence. Merci. 🙂

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  6. C’est courageux, d’admettre tout ça et d’admettre que tu ne peux pas changer – pour l’instant – ton lieu de résidence. Je ne sais pas pourquoi, je me doutais un peu que tu n’appréciais pas tant que ça la Provence (pardon aux amoureux), peut-être ai-je reporté sur toi ma hantise de la chaleur et des volets fermés ! Mais plus sérieusement, c’est peut-être le ton de certaines de tes photos sur Instagram et de tes billets ici que je n’ai pas le temps de commenter comme je le voudrais.

    En tout cas, j’ai vécu la même chose en « moins pire » en m’installant dans ma ville-dortoir, bien plus morte (culturellement, associativement, boutiquement…) que je le pensais, en ayant l’impression de venir m’y enterrer et en craignant de devenir la folle acariâtre et asociale qui bosse chez elle. Et c’est en acceptant que je nous ai peut-être un peu trop précipités pour l’achat que j’en ai vu les avantages : le prêt remboursé depuis plus de 5 ans, un appartement que nous avons décoré à notre image et selon notre bon vouloir, etc. et que j’ai commencé à aménager mon bureau. Ça m’a bien pris 4 ans, ce cheminement ! Aujourd’hui, j’ai un peu de regrets mais ils ne sont pas lancinants et j’en tire une bonne leçon.

    Je te souhaite de bien rebondir et de faire avec ce que tu as pour l’instant. En plus, l’été touche à sa fin 😀

    P.-S. : question de terminologie, « en conscience » et « en pleine conscience », c’est la même chose ?

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    1. Ce n’est pas la première fois que j’ai l’impression que tu lis en moi comme dans un livre ouvert 😉 Je ne sais pas si c’est courageux d’admettre tout ça mais, en tout cas, ça fait du bien. Merci pour ton témoignage qui confirme ce que je pense : pour se sentir bien dans une situation ou à un endroit donné, il faut déjà commencer par accepter ce qui ne va pas (ou ce qui ne nous plaît pas). Je vais maintenant m’appliquer à chercher les avantages, comme tu l’as fait pour ton appartement. Mais, du coup, vous allez rester là ou vous pensez à déménager ?

      Et oui, vive la fin de l’été ! 😀 Merci pour tes encouragements ❤

      PS : j'ai écrit "en conscience", j'aurais pu écrire "en connaissance de cause". Mais oui, je pense qu'ici, c'est la même chose, je suis pleinement consciente du choix que je fais. Après, est-ce que les deux sont vraiment interchangeables ? A première vue, je dirais que oui. Mais est-ce que "mindful" et "aware" sont synonymes ou est-ce qu'il y a des différences ? Je sens venir le débat de linguistes, lol !

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      1. Ah, malgré mes beaux discours, je me tire dès qu’on peut, haha !
        Mais le fait d’accepter des choses permet de mieux prendre son mal en patience ^^

        Quant à la question de la conscience, je n’ai pas de réponse (toute faite). Je pars du principe que les mots sont bien moins interchangeables qu’on le croie, mais ne connaissant pas grand-chose à la « pleine conscience »… Et me méfiant en plus un peu des traductions qu’on peut trouver dans la presse généraliste… bah je m’en sors pas xD

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