J’en suis la première étonnée mais, quand j’ai déposé mon chéri à la gare avant-hier soir, j’étais sincèrement heureuse pour nous deux. Pour lui parce qu’il va répéter pendant 15 jours avec ses potes musiciens en vue de la croisière Âge tendre et qu’il va bien rigoler (même s’ils vont énormément bosser, n’en doutez pas ^^), et pour moi parce que je me sens bien dans ma vie, bien dans ma peau, bien dans ma tête, et que cela me permet de vivre sereinement cette absence. Qui ne sera de toute façon pas très longue, on se retrouve vendredi à Paris. Mais il faut savoir que, pendant un temps, je me suis posé beaucoup de questions sur ma capacité à gérer ses absences régulières. J’ai grandi avec un père qui partait tous les lundis matins et qui rentrait tous les vendredis soirs et, sur le papier, je n’avais pas du tout envie de vivre plus ou moins la même chose avec mon compagnon. Mais, en fait, ça va.
Le problème n’était pas tant les absences de mon chéri qu’une certaine forme d’envie : j’avoue que la passion qu’il a pour son métier et le plaisir qu’il en retire m’ont beaucoup bousculée. La traduction pour moi n’est pas une passion. Il m’arrive de traduire des livres passionnants et d’y prendre du plaisir, mais ça reste un métier, pas une vocation. Or, il m’a bien fallu admettre ces derniers mois que j’ai beaucoup de centres d’intérêt, mais pas vraiment de vocation. Toutes les formations que j’ai pu faire dans l’intention de changer de métier m’ont énormément enrichie sur le plan humain, mais à aucun moment, je ne me suis dit : « C’est ça que je veux faire de ma vie ».
Depuis que j’ai fait ce constat, je me sens beaucoup mieux. J’accepte le fait d’être une touche-à-tout qui refuse de se limiter à l’exploration d’un seul domaine. Cela m’a permis de me rendre compte que j’ai de nombreuses passions qui me procurent énormément de joie, comme l’écriture, la photographie, le collage, tout ce qui relève de l’expression créative, en gros. Et je suis en paix avec l’idée que ces activités ne me rapporteront peut-être jamais un centime. L’essentiel n’est pas là. Le but, ce n’est pas de gagner ma vie avec, c’est de faire vibrer mon âme.
Voilà pourquoi je suis heureuse que mon chéri soit parti faire de la musique, qui est précisément l’activité qui le fait vibrer lui. Je comprends tout à fait le plaisir que lui procurent la musique, les échanges humains et les voyages et je me réjouis, de mon côté, de trouver tout autant de plaisir à m’occuper de mes enfants, dialoguer avec mes ami-e-s (IRL ou sur le Net), tenir mon blog et créer avec ma tête et mes mains.
L’absence de vocation n’empêche pas la passion, bien au contraire, et je remercie Elizabeth Gilbert pour avoir si bien fait la distinction entre hobby, carrière et vocation dans ce cours (en anglais) qui m’a beaucoup aidée à y voir plus clair sur le sujet.
A l’heure actuelle, je suis en paix avec moi-même et bien dans ma vie telle qu’elle est. Je ne serai pas contre me découvrir une vocation sur le tard, évidemment, mais ce n’est plus une obsession, loin de là. Désormais, quand je suis une formation, je le fais pour le plaisir d’apprendre et pour satisfaire ma curiosité. Je ne me mets plus la pression. J’ai compris tous les avantages de mon métier et j’en profite à fond. J’ai la chance d’exercer une activité intéressante qui me permet de gérer mon emploi du temps comme je veux, d’être présente pour les gens que j’aime et de satisfaire mon besoin de créer. C’est déjà énorme, et j’en suis très reconnaissante.
Illustration : photo publiée par Danielle LaPorte sur Facebook et Instagram d’après un cliché de Kelli Rose Yates.
As-tu déjà vu cette conférence Ted ? https://www.ted.com/talks/emilie_wapnick_why_some_of_us_don_t_have_one_true_calling/transcript#t-226822
C’est un peu dans l’esprit de ce que tu dis.
J’aimeAimé par 1 personne
Encore merci pour le lien, cette conférence m’a fait beaucoup de bien 🙂
J’aimeJ’aime
Oh dis donc, comme ça me parle tout ça ! Je me suis souvent culpabilisée moi-même d’être une touche-à-tout et de ne pas « aller au bout » des choses (entendre obtenir un diplôme, faire une formation qui débouche sur un boulot, etc). et finalement, c’est vrai que je fais les trucs « pour moi », parce que ça me plaît et que ça me fait du bien sur le moment. Il se peut que j’abandonne certaines « passions » en cours de route, parfois j’y reviens, parfois non (comme la calligraphie par exemple 😉 ). Et après tout qu’est-ce que ça peut faire, ça me donne une richesse et des bases pour une éventuelle vocation qui se révèlerait sur la tard 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Exactement ! Je crois qu’il faut suivre ses envies et voir où elles nous mènent 😉
J’aimeAimé par 1 personne
pareil que vous, je suis une touche à tout mais je n’ai pas une passion depuis des années . Qu’à cela ne tienne, ces petits bouts de plaisir à gauche à droite, ce patchwork d’intérêts variés et de connaissances en tous genres, et bien mis bout à bout, ça donne les jolies personnes que nous sommes ! 🙂 faire de sa passion son travail quel rêve ! pour l’instant, je n’y suis pas non plus mais comme dit Louise Hay, commencer par bénir son présent c’est un bon premier pas ! oui ton travail de traductrice te donne déjà énormément (la liberté de t’organiser ! ). Peut être qu’un jour tu vivras de ce qui te transporte, pourquoi pas? mais je crois aussi que l’aspect monétaire détourne beaucoup les choses de leur objet…Par exemple on peut aimer aider les autres mais quand on commence à monnayer l’aide qu’on donne est ce que cette aide ne perd pas un peu de son essence? L’intention n’est plus la même….
J’aimeAimé par 1 personne
Cela dépend quel type d’aide… Les médecins et les thérapeutes aident les gens, mais c’est normal aussi qu’ils reçoivent un paiement en retour pour pouvoir en faire leur activité principale. Et il y a d’autres personnes qui donnent de leur temps et qui sont plus à l’aise dans le bénévolat. C’est un sujet complexe, et ça dépend du ressenti de chacun. Mais je comprends parfaitement pourquoi tu penses ça, je l’ai pensé aussi !
J’aimeJ’aime
Je trouve que certains « aidant » pratiquent des tarifs prohibitifs et qu’il y a une forme d’abus ! Parfois on se demande légitimement s’ils aident plus à aller mieux ou à vider notre portefeuille ….. Bref il faut faire le tri et tomber sur quelqu’un de bien mais ce n’est pas évident. Dans le domaine de l’aide et du développement personnel il y a un tel business autour de ça que je pense qu’il y a beaucoup de rapaces. C’est mon avis personnel bien sûr…. Et puis (je viens juste décrire un article dessus) je me dis que la connaissance spirituelle devrait être gratuite….
J’aimeAimé par 1 personne
Ton billet me fait un bien fou ! Si tu savais le temps et l’argent que j’ai dépensé pour trouver ma vocation / « my call » : bilan de compétence, coaching, livres, etc, etc…. J’étais vraiment frustrée. Ca va mieux depuis que j’ai abandonné mon métier de pubarde, j’ai moins l’impression de gaspiller ma vie bêtement. J’ai un boulot cool mais sans beaucoup d’intérêt et pour l’instant ça me va. Mais j’ai toujours cette petite voix dans ma tête » et après….. » comme si il y avait une obligation d’absolument se réaliser dans un métier.
Bref ça me titille encore mais c’est moins obsessionnel – mais ce billet je vais le garder précieusement….
J’aimeAimé par 1 personne
Je suis contente que ce billet te fasse du bien ! Quand j’ai eu cette prise de conscience, ça m’a fait un bien fou ! Du coup, dans le cadre de ma formation en PNL, que je fais parce que tout ce qui a trait à la communication me fascine, je vais me focaliser là-dessus et voir ce qui en ressort. (On travaille notamment sur tout ce qui est croyances limitantes.) Affaire à suivre !
J’aimeJ’aime