[Lecture] Michael Puett & Christine Gross-Loh – La Voie

Comment mener une vie accomplie ? Comment trouver l’amour ? Choisir la bonne carrière ? Qu’est-ce qu’être vraiment heureux ? Toutes ces questions, nous ne cessons de nous les poser avec, toujours, cette impression de ne jamais obtenir de réponses satisfaisantes. Et si, pour mieux envisager l’avenir, il nous fallait tout penser différemment ? Et si la solution c’était de revenir à la sagesse des anciens ?

C’est ce que nous propose ici Michael Puett, professeur à Harvard et spécialiste de la philosophie chinoise. Puisant dans les enseignements de Confucius, Mencius, Lao-tseu, Tchouang-tseu et Xunzi, il nous invite à nous défaire de nos certitudes, à nous ouvrir à de nouveaux horizons, afin de comprendre que l’existence n’est pas à projeter comme un grand plan vertigineux mais à construire d’instant en instant pour trouver, enfin, sa propre voie.

Une plongée salutaire dans une pensée millénaire qui va radicalement changer votre vie…

Au vu d’une quatrième de couverture aussi prometteuse, je me suis plongée dans ce livre avec un enthousiasme certain. Mais j’ai très vite déchanté car le style était beaucoup plus ardu que je ne m’y attendais, ce qui confirme que la philosophie n’est définitivement pas ma tasse de thé.

Cela étant, je valide complètement l’idée à partir de laquelle Michael Puett construit sa démonstration : nous sommes, en tant qu’êtres humains, en perpétuelle évolution, et ce serait une erreur de nous figer dans une identité que nous tenons pour acquise. Autrement dit, nous sommes capables de changer et d’influer sur le cours de notre existence comme sur le monde qui nous entoure. Mais les clés qu’il nous donne pour y parvenir ne sont pas forcément très claires ni très convaincantes.

Malgré tout, j’ai beaucoup apprécié le chapitre sur le philosophe Xunzi, dans lequel les auteurs nous questionnent sur notre nostalgie d’un monde naturel, par opposition à notre monde actuel où tout repose sur l’artifice :

« Nous avons créé un immense monde artificiel, un monde confronté aujourd’hui à des problèmes gravissimes. Mais cela ne signifie nullement que nous devions récuser notre faculté spécifique de le transformer dans l’espoir d’un progrès. Au contraire : mieux comprendre ce que nous avons construit jusqu’ici nous permettra d’emprunter collectivement une autre direction. » 

Ce qui résonne assez bien avec mon propre point de vue sur la question, à savoir qu’il est grand temps de se retrousser les manches et de tout mettre en oeuvre pour sauver la planète, mais que nous aurons toujours un impact sur l’environnement puisque, par définition, nous le transformons rien qu’en respirant. A nous d’utiliser notre pouvoir de transformation de manière positive, afin que notre impact devienne bénéfique plutôt que nocif. (C’était la minute écolo de la semaine.)

Bref, La Voie ouvre plein de pistes de réflexion intéressantes, mais il n’a rien d’un guide pratique, contrairement à ce que la présentation pourrait nous faire croire. Et la lecture peut se révéler assez ardue parfois. Les passionnés de philosophie apprécieront sans doute ; pour ma part, si cet ouvrage ne m’avait pas été offert par les éditions Belfond, je ne serais peut-être pas allée jusqu’au bout. (Ce qui aurait été dommage, en fin de compte, comme je le disais plus haut.)