Une certaine idée de la mort (1/2)

Quand ma mère est morte, le lendemain, j’ai vu, pour la première fois de ma vie, un double arc-en-ciel complet dans le ciel. C’est déjà rare de voir un arc-en-ciel complet, alors un double, n’en parlons pas. Surtout, c’étaient dans des circonstances étonnantes. Nous n’aurions pas dû nous trouver dehors à ce moment-là, mais je crois qu’on avait oublié quelque chose aux courses. Du coup, mon ex-mari a dû ressortir de la maison. Il a vu l’arc-en-ciel et il m’a appelée en disant : « Regarde. »

C’est un homme plutôt cartésien, mon ex-mari. Mais il me connaissait bien et il connaissait ma manière de penser. Il savait que je verrais cet arc-en-ciel comme un signe. Et je lui serai toujours très reconnaissante de m’avoir fait sortir de la maison pour me montrer ce premier signe.

Car, après cela, et pendant des mois, nous avons vu des doubles arc-en-ciel complets absolument partout. Au point que les enfants parlaient avec ravissement de « l’arc-en-ciel de Mamie » et que j’ai fini par en plaisanter avec eux en disant : « Là où elle est, elle a trouvé le bouton pour faire des arc-en-ciel et elle ne le lâche plus. » Au cœur de notre tristesse, ça nous faisait sourire.

Et c’est bien ça le plus important. Car, toute sensible que je sois aux signes de l’Univers, je veux bien entendre qu’il y a eu cette année-là des conditions atmosphériques propices à l’apparition d’un tel phénomène. Mais l’un n’exclut pas l’autre dans ma vision du monde. Et je reste convaincue que ces arc-en-ciel n’étaient pas le fruit du hasard.

Je pense que la mort n’est pas la fin de tout mais le début d’autre chose. Je suis persuadée que nos défunts continuent d’exister sous forme d’énergie et qu’ils trouvent le moyen de se manifester. Et je remercie ma mère d’avoir choisi un phénomène météorologique plutôt que des manifestations à haut potentiel de sursaut, comme la bouteille d’Eau de Cologne de mon grand-père qui a explosé sans raison dans l’armoire de la salle de bains de ma grand-mère. (En même temps, il est décédé six mois après que ma grand-mère lui ait dit, à l’occasion de leurs noces d’or, que sur cinquante ans de vie commune, elle n’avait eu que cinq ans de bonheur. Ceci explique peut-être cela 😉)

On a tous différentes façons d’appréhender la mort et différentes croyances à ce sujet. J’ai toujours cru en une vie après la mort. D’ailleurs, pour moi, la réincarnation n’est même pas une croyance, c’est une évidence.

Ce qui ne veut pas dire que je ne respecte pas l’opinion de ceux qui pensent que tout s’arrête à l’instant où le cœur cesse de battre. Je ne prétends pas détenir la vérité et je n’imposerai jamais ma vision du monde à qui que ce soit.

En revanche, je commence à avoir envie de la partager, cette vision, et c’est ce que j’ai décidé de faire avec ce billet, que je préfère couper en deux, car il est vraiment très long et je ne veux pas vous noyer sous trop de texte. Si vous avez envie de lire la suite, je vous invite à cliquer sur ce lien.