Self-Love

[Self-Love] Pourquoi je prends des selfies

Self-love Apprivoiser son image

Vous l’aurez peut-être remarqué si vous me suivez sur Instagram, je poste un peu plus de selfies depuis quelques semaines. Pourtant, ce n’est pas un exercice facile, en tout cas pour moi. J’essaie de ne pas le montrer, mais j’ai presque honte quand je prends ce genre de clichés. Une petite voix dans ma tête me répète en boucle que c’est du narcissisme, que je participe aux déviances de notre société, que je cherche juste à flatter mon ego. Bien souvent, je fais la photo à la va-vite parce que je ne veux pas qu’on me surprenne, j’ai peur de ce que les gens pourraient en penser, je redoute leur jugement.

Ce qui peut paraître paradoxal quand on sait que la photo finira de toute façon sur les réseaux sociaux, exposée au regard des autres et donc à leur jugement. Mais, sur Internet, c’est différent. Sur Internet, j’assume totalement ces photos et j’ai le courage d’expliquer pourquoi je les prends. J’ai le temps et l’espace nécessaires pour parler self-love, image de soi, body-positivité.

Ce que j’aimerais aujourd’hui, et c’est pour ça que je vais continuer à prendre des selfies, c’est prendre mon temps et jouer avec la lumière et l’environnement, comme pour toutes mes autres photos. Et si quelqu’un me surprend, je veux pouvoir assumer totalement ce que je fais, soit en choisissant consciemment d’ignorer ce que la personne peut bien penser de moi, soit en expliquant posément, si l’occasion se présente, que la photo me permet d’apprivoiser ma propre image et de m’accepter comme je suis.

Car je ne m’en suis jamais cachée, c’est en postant des photos de moi sur mon premier blog, Au Fil d’Isa, que j’ai appris à m’aimer comme je suis. A l’époque, j’avais 31 ans, je pesais près de 80 kilos, je faisais un bon 46 et j’avais le choix : continuer à me détester comme je l’avais fait toute ma vie ou cesser enfin de lutter contre moi-même. Avant de découvrir des femmes inspirantes comme Stéphanie Zwicky ou Gaëlle Prudencio, j’achetais deux types de vêtements : ceux dans lesquels je cachais ce corps gros que je ne voulais pas voir et ceux dans lesquels je n’étais pas à l’aise mais qui correspondait à une version idéalisée de moi-même. Quand je suis tombée sur les premiers blogs de mode, j’ai compris qu’il fallait que je commence à habiller le corps que j’avais et non pas celui que j’aurais voulu avoir. Je n’avais pas besoin de perdre dix, cinq ou même un seul kilo, j’avais le droit de me sentir bien habillée là, maintenant, tout de suite, avec ces rondeurs qui ne correspondaient pas du tout à mon idéal – ni à celui de la société.

Je ne le savais pas encore, mais je venais de faire mes premiers pas sur le chemin qui est le mien aujourd’hui, celui de la pleine conscience et de la pensée positive. C’est là que je me suis rendu compte que je remettais mon bonheur à plus tard, que je le conditionnais à un objectif pas forcément accessible.

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C’est très louable d’avoir des objectifs, des désirs, des envies. C’est ce qui nous motive, c’est ce qui nous fait avancer. Mais combien sommes-nous à nous dire « Je serai heureux/se quand… j’aurai perdu 3 kilos… j’aurai ce nouveau job… j’aurai la maison de mes rêves… etc. » En attendant, on se maintient dans un état d’insatisfaction et de frustration, et on passe à côté de nombreux plaisirs, ou on en profite moins, parce qu’on n’a pas encore la vie idéale dont on rêve.

Quand j’ai cessé d’attendre d’avoir un corps parfait, quand j’ai commencé à m’habiller en fonction de ce que j’étais, le regard que je posais sur moi a changé, il s’est adouci. Mais, pour cela, j’ai eu besoin de me voir en photo. J’ai toujours été très dure avec mon reflet. Avec les photos, c’est différent. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi. Peut-être parce qu’elles m’offrent plus de recul, de distance, de perspective. En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’elles ont accompagné une prise de conscience, et que grâce à tout cela, j’ai appris à m’aimer.

Mais alors, me direz-vous, pourquoi être aussi gênée de prendre un selfie dans les toilettes du cinéma (où l’éclairage est assez fabuleux, soit dit en passant), surtout si c’est pour parler de self-love et d’acceptation de soi sur Instagram ?

Euh, ben, je ne sais pas vraiment, en fait.

C’est pour ça que j’ai décidé de passer outre.

Parce que c’est important pour moi, de temps en temps, de prendre à nouveau du recul et de me voir comme je suis, de l’extérieur et non pas seulement de l’intérieur. C’est important de faire une petite piqûre de rappel – c’est à ça que je ressemble, avec 15 kilos de moins et 7 ans de plus, avec des goûts vestimentaires qui évoluent et mon histoire qui se dessine peu à peu sur ma peau.

Et c’est tout aussi important de faire passer le message. Si j’aide ne serait-ce qu’une seule personne à avoir un peu plus d’indulgence, de compassion et d’affection pour elle-même et/ou pour son physique, ça vaut tous les jugements (négatifs) du monde.

Alors je continuerai à prendre des selfies 🙂

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