Le moment était sans doute particulièrement bien choisi pour lire La Couleur des sentiments (même si je ne l’ai pas fait exprès). En effet, ce roman historique met en lumière les racines profondes de la suprématie blanche et du racisme systémique aux Etats-Unis, en particulier dans le Sud. Nous sommes en 1962. Pendant que Martin Luther King et le mouvement des droits civiques militent pour le changement dans tout le pays, certaines des riches femmes blanches de Jackson, dans le Mississippi, tentent de préserver la ségrégation à tout prix, en construisant notamment des toilettes séparées, à l’extérieur de leur maison, pour leurs domestiques, les femmes noires qui élèvent leurs enfants et préparent la nourriture qu’elles mangent. (Quelle ironie, n’est-ce pas ?)
Nous découvrons l’histoire d’Aibileen et de Minny, des domestiques qui travaillent pour deux des pires femmes de la ville, et Skeeter, une jeune blanche qui commence tout juste à ouvrir les yeux sur l’injustice et l’horreur de ce système. Contre toute attente, ces trois femmes vont unir leurs forces pour écrire un livre décrivant la condition des domestiques noires dans les foyers blancs de Jackson.
J’ai beaucoup aimé ce roman, que j’ai trouvé captivant, avec des héroïnes attachantes – ou parfaitement détestables. J’ai apprécié que la petite histoire vienne s’imbriquer dans la grande, car l’autrice articule certaines parties de son récit autour de faits historiques, comme le meurtre d’un activiste noir à Jackson en 1963. Cependant, même si je trouve que Kathryn Stockett écrit très bien et réussit à donner corps à Aibileen et à Minny, je sais que j’ai besoin de lire plus de romans écrits par des personnes de couleur. J’ai adoré Red At The Bone de Jacqueline Woodson et je suis actuellement plongée dans L’œil le plus bleu de Toni Morrison.
Je compte lire d’autres ouvrages sur le sujet du racisme, comme Me and White Supremacy de Laila F. Saad, que j’ai commencé mais que j’ai dû mettre en pause, car il propose de nombreuses pistes de réflexion et je veux prendre le temps de faire chaque exercice correctement, en notant mes prises de conscience dans mon journal. (Je les partagerai sur le blog, certainement, mais je ne sais pas encore sous quelle forme).
Cela étant, les romans ont toujours été pour moi une manière d’observer le monde, de ressentir toute la gamme des émotions humaines et de m’ouvrir à de nouvelles expériences, voilà pourquoi il est grand temps que je lise davantage d’histoires à propos de gens qui ne me ressemblent pas. Si vous avez des suggestions, je suis preneuse !
Comme je te rejoins sur le roman qui ouvre au monde et à l’être humain ! J’avais beaucoup aimé cette lecture. En littérature américaine et sur le même thème, « Les marécages » de Joe Lansdale est une petite pépite…gros bisous Isa, merci pour ce partage !
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Je note, merci du conseil !
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