Culture

[Lecture] Stacey Halls – Les Sorcières de Pendle

Lancashire, Pendle, 1612. A 17 ans, Fleetwood Shuttleworth est mariée et enceinte pour la quatrième fois. Mais après trois fausses couches, la maîtresse du domaine de Gawthorpe Hall n’a toujours pas donné d’héritier à son mari. Lorsqu’elle croise le chemin d’Alice Gray, une jeune sage-femme qui connaît parfaitement les plantes médicinales, Fleetwood voit en elle un dernier espoir. Mais quand s’ouvre un immense procès pour sorcellerie à Pendle, tous les regards se tournent vers Alice, accusée comme tant d’autres femmes érudites, solitaires ou gênantes. Alors que le ventre de Fleetwood continue de s’arrondir, la jeune fille n’a plus qu’une obsession : innocenter Alice. Le temps presse et trois vies sont en jeu.

Je vous le disais l’autre jour, je n’ai pas pu résister à la magnifique couverture de ce livre, ni à l’envie de le commencer tout de suite tant ce résumé m’attirait. Et j’ai bien fait de céder à la tentation car je l’ai dévoré en 5 jours et on n’est pas passé loin du coup de cœur. Si je n’attribue pas cinq étoiles aux Sorcières de Pendle, c’est parce que certaines choses m’ont gênée dans ma lecture. J’ai d’abord mis cela sur le compte de la traduction, notamment à cause du choix du passé composé, mais certains mots de vocabulaire ne semblent pas tout à fait à leur place dans ce contexte historique, et je ne saurais dire si cela provient de l’autrice ou de la traductrice. Peu importe dans le fond, puisque j’ai fini par m’habituer au temps du récit et à survoler les petits défauts de l’écriture, captivée que j’étais par l’intrigue menée tambour battant.

En effet, on sait d’entrée que Fleetwood est en danger. Mais plus ça va, et plus l’étau se resserre autour d’elle et de la seule femme qui peut les sauver, elle et son bébé. Les trahisons et les coups bas se multiplient et les isolent toujours un peu plus dans un monde où il ne fait pas bon vivre quand on est une femme. Bien sûr, Fleetwood a plus de latitude qu’Alice, compte tenu de sa fortune familiale et de sa position de châtelaine d’un grand domaine. Mais les hommes de son entourage s’appliquent à lui rappeler que son rôle est de donner un héritier à son mari et de faire honneur à ce dernier. Pour sauver son enfant, sa sage-femme et sa propre vie, Fleetwood va malgré tout les défier, tandis qu’Alice n’hésite pas à mettre en danger sa propre vie, par conviction, parce qu’elle ne va pas rester les bras croisés alors que Fleetwood risque de mourir en couches.

Comme l’indique le bandeau, Les Sorcières de Pendle possède une véritable dimension féministe. Il est beaucoup question de ce que l’on accepte par amour, par aveuglement, par manque d’estime de soi ou parce que la société l’impose. Je regrette juste qu’une intrigue secondaire mette un peu à mal cet aspect-là, même si cela permet sur le moment de faire avancer l’intrigue et de mettre encore davantage la pression sur Fleetwood. Cela fait partie des éléments qui m’empêchent de classer ce livre dans la catégorie des coups de cœur, même si j’ai conscience qu’un roman historique ne pouvait se terminer autrement.

Pour autant, je ne boude pas mon plaisir, car je suis très admirative de la manière dont l’autrice a tissé son récit à partir des faits historiques dont elle disposait. Vous apprendrez en fin d’ouvrage qu’un mystère demeure concernant les sorcières de Pendle. (Je ne vous en dis pas plus, mais je vous invite à lire le mot de l’autrice quand vous aurez terminé le roman – et pas avant – car cela lui apporte encore plus de saveur !) Je peux simplement vous dire qu’avec ce livre, Stacey Halls propose, pour élucider ce mystère, une explication qui tient la route, et rien que ça, je trouve ça génial !

Pour conclure, je répondrai à une question que j’ai vu passer sur Goodreads : oui, mais est-ce qu’il y a vraiment des sorcières dans ce roman ? C’est là toute l’habileté de l’autrice qui sème des indices sans jamais prendre partie. Du coup, elle vous invite à vous poser la question : c’est quoi une sorcière pour vous ? Selon ma propre définition de ce mot, je dirais que oui, il y en a, mais peut-être ne serez-vous pas de cet avis. Je vous invite donc à passer quelques heures délicieuses en compagnie des Sorcières de Pendle pour vous faire votre propre opinion et je place d’emblée Stacey Halls sur la liste des autrices à suivre car, pour un premier roman, on n’est pas passé loin du coup de maître.

La lecture de ce livre me permet de valider une des catégories du Pumpkin Autumn Challenge 2020, « A Window to the Past » dans le menu « Automne douceur de vivre ».

18 commentaires sur “[Lecture] Stacey Halls – Les Sorcières de Pendle

  1. Ca va être encore plus difficile de m’en tenir à mes bonnes résolutions ! Aaah si je pouvais passer 5 jours à lire….dans un petit cottage….face à la mer….. Rêvons, rêvons
    Là je lis « Untamed » de Glennon Doyle que j’avais repéré chez toi et je suis happée.

    Aimé par 1 personne

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