
Comme je l’ai déjà dit, je suis très fan de la trilogie Le Livre perdu des sortilèges de Deborah Harkness, ou plus exactement des deux premiers tomes, le troisième m’ayant quand même pas mal déçue. Mais puisque A Discovery of Witches, la série télé adaptée des romans, m’a réconciliée avec cette histoire, j’ai eu envie de me plonger dans La Force du temps, et bien m’en a pris car j’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir des personnages que j’adore et un monde rempli de vampires, de sorcières et de démons.
Dans ce quatrième volume, que je ne qualifierai pas d’indépendant car il faut avoir lu la première trilogie pour se repérer, nous suivons la jeune Phoebe qui vient d’être transformée en vampire et doit tout réapprendre, comme un bébé humain. (J’adore la description du processus, les nouvelles sensations qui la submergent, les sons, les odeurs, les couleurs, et la façon dont ses émotions sont décuplées, c’est fascinant.) Pendant ce temps, Marcus, l’amoureux de Phoebe, se remémore son passé. On le découvre jeune homme pendant la Révolution américaine, puis jeune vampire pendant la Révolution française. J’ai adoré ces passages, comme j’avais adoré lire les aventures de Matthew et Diana au seizième siècle dans L’Ecole de la nuit, le deuxième volet de la trilogie.
Dans La Force du temps, nous retrouvons Matthew et Diana, justement, la sorcière et le vampire qui ont décidé de s’aimer au mépris de toutes les règles. Ils sont très occupés à élever leurs jumeaux, une tâche d’autant plus compliquée que leur fils lance des sorts spontanément et leur fille aime bien mordre les gens. (Ah, les joies de l’hérédité…) Forcément, tout cela donne une vie de famille assez chaotique mais aussi fascinante que l’histoire de Marcus et Phoebe. J’ai d’ailleurs été soulagée de constater que Matthew est bien moins flippant et possessif que dans le troisième tome (où je commençais franchement à le détester).
Dans l’ensemble, j’ai trouvé ce quatrième volume bien plus équilibré et mieux construit que Le Nœud de la sorcière. La Force du temps contient tous les ingrédients qui m’avaient enchantée dans Le Livre perdu des sortilèges et L’Ecole de la nuit : des super personnages, d’innombrables références historiques et une vision originale des vampires et de la magie.
Chez Deborah Harkness, les vampires doivent obéir à de nombreuses règles, respecter la hiérarchie de la meute et maîtriser leur instinct animal, ce qui complique sérieusement les relations avec les humains, les autres créatures et même leur propre famille. Personnellement, j’adore cette vision. Les vampires et les garous de tout poil sont toujours un excellent moyen d’explorer le côté animal de la nature humaine, et l’autrice rivalise avec les plus grands noms de la littérature fantastique pour nous offrir des personnages et des situations tout en nuances et en profondeur.
C’est aussi une historienne de renom, ce qui signifie que les passages qui se déroulent dans le passé sont extrêmement bien écrits, détaillés et intéressants. Moi qui connaissais mal cette période, j’ai appris pas mal de choses sur la Révolution américaine grâce à ce roman. J’aurais aimé qu’on s’attarde davantage sur le séjour de Marcus à la Nouvelle-Orléans, mais c’est bien le seul reproche que j’ai à faire concernant ce nouvel opus.
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé La Force du temps. C’est un roman brillant et divertissant, et je vous le recommande chaudement si vous avez aimé la trilogie du Livre perdu des sortilèges.
La lecture de ce livre me permet de valider une des catégories du Pumpkin Autumn Challenge 2020, « Les Chimères de la Sylve rouge » dans le menu « Automne frissonnant ».
2 commentaires sur “[Lecture] Deborah Harkness – La Force du temps”