
L’entraîneur texan Ted Lasso vient juste de conduire une équipe de football américain vers la victoire, et voilà qu’il part en Angleterre coacher une équipe de football européen, sans se douter qu’il va au-devant de nombreux déboires (parmi lesquels le thé, l’eau gazeuse et le concept de match nul figurent en bonne place). Sachant que je n’aime pas le foot, voilà un pitch qui, sur le papier, n’avait aucune raison de m’emballer. Mais j’ai vu passer des avis dithyrambiques qui louaient le personnage éponyme, sa philosophie et les qualités de la série en général. J’ai donc cédé à la curiosité et je ne le regrette pas un instant parce que Ted Lasso est devenue, en une poignée d’épisodes, une de mes séries préférées du monde entier. (Oui, rien que ça. Je n’avais pas ressenti ça depuis le choc de Fleabag il y a quelques années.)
Ted Lasso, donc, ne connaît rien au football européen, ce qui convient parfaitement à sa nouvelle patronne, Rebecca Welton, qui souhaite secrètement la relégation de son équipe. En effet, elle a récupéré le club de Richmond à la suite de son divorce et sait qu’un tel échec poignarderait en plein cœur son ex-mari, coureur de jupons et connard de première. Comme souvent, j’ai du mal à voir des acteurs que j’apprécie, ici Anthony Stewart Head, le gentil bibliothécaire de Buffy, jouer les salauds (même quand ils le font très bien). Cela dit, on s’en fout un peu parce que, face à lui, Hannah Waddingham est tout simplement magnifique en femme blessée qui se voit vieillir et a envie de prendre sa revanche. Franchement, ça fait du bien de voir une héroïne de plus de 45 ans qui montre ouvertement ses failles (notamment sa rage, sa souffrance et son manque de confiance en elle dans certaines situations).
Seulement, Rebecca n’avait pas prévu que son nouvel entraîneur débarquerait en Angleterre avec des valeurs très atypiques dans le monde du sport de haut niveau. Ted Lasso le dit lui-même, il s’en fout de gagner, pour lui, l’important, c’est d’aider les membres de son équipe à donner le meilleur d’eux-mêmes, et pas que sur le terrain. Forcément, un tel discours, et les méthodes qui vont avec, vont avoir un impact retentissant sur toutes les personnes qu’il rencontre, à commencer par le gentil Nate, qui s’occupe de l’équipement des joueurs mais se fait souvent malmener par eux.

Car Ted Lasso, comme son nom ne l’indique pas, est une série chorale qui repose sur plein de personnages tous plus touchants les uns que les autres, que ce soit Coach Beard, l’ami et collègue de Lasso venu avec lui des Etats-Unis, Roy Kent, le capitaine vieillissant de l’équipe de Richmond, l’adorable Sam Obisanya, le solaire Dani Rojas ou encore la mannequin Keeley Jones. Et puis, bien sûr, il y a Ted Lasso lui-même, le philosophe doux rêveur à la bonne humeur si communicative, celui qui réussit si bien à toucher les gens, même les plus fermés, mais qui n’a pas autant de succès dans sa vie personnelle. J’ai adoré sa relation avec le laconique Coach Beard et la manière dont il se comporte avec Rebecca, et je trouve que Jason Sudeikis l’incarne à la perfection.
Excellente dès le départ, la série continue de s’améliorer d’épisode en épisode et m’a fait vivre énormément d’émotions : la joie, la tendresse, la compassion, le dégoût, le cœur qui devient tout chamallow (si, si, c’est une émotion, je vous assure) et aussi un petit uppercut dans l’estomac lorsque l’un de nos héros a une crise d’angoisse dans l’épisode 7. (La scène est hyper réaliste.) Ted Lasso a même réussi l’exploit de me faire vibrer pour un match de foot ! (Pour ma défense, c’est un plot twist, je ne pouvais qu’être suspendue au résultat.) Mais alors que je ne pensais pas que les scénaristes pouvaient faire mieux, j’ai attrapé, dans les dix dernières secondes de la première saison, un fou rire mémorable. Parce qu’au final, Ted Lasso, c’est une série qui ne se prend pas au sérieux, et c’est justement comme ça qu’elle parvient à nous montrer l’être humain dans ce qu’il a de plus beau et de plus touchant. Si vous avez besoin de vous remonter le moral et envie qu’on vous redonne foi en l’humanité, c’est exactement ce qu’il vous faut !
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