
Il était une fois en Amérique… la famille idéale. Dans leur belle maison de Chicago, David et Marilyn s’aiment d’un amour ardent. Mais pour leurs quatre filles, Wendy, Violet, Liza et Grace, le modèle est écrasant : comment être à la hauteur quand on a grandi à l’ombre de parents toujours aussi épris l’un de l’autre à soixante ans qu’à vingt ? Chacune apprivoise ce traumatisme inversé à sa manière, entre complicité et vacheries, cachotteries et mensonges, échecs et aspirations. Jusqu’à ce que resurgisse Jonah, quinze ans, le douloureux secret de Violet. Authentique avis de tempête sur la météo domestique. Des années 1970 à nos jours, des joies et blessures de l’enfance aux enjeux décisifs de l’âge adulte, Tout le bonheur du monde nous offre une place privilégiée dans ce grand-huit familial endiablé.
Autant vous le dire tout de suite, je ne sais pas trop quoi penser de ce roman. J’ai dévoré ses 640 pages (!) comme j’aurais binge-watché un drama familial à la télé, mais je n’ai pas aimé les personnages, et l’accumulation de tragédies, de névroses et/ou de comportements mesquins m’a franchement gonflée par moments.
Le sujet, pourtant, était intéressant ; j’ai toujours pensé qu’il est plus facile de se construire en opposition par rapport à ses parents (parce qu’on n’a pas les mêmes valeurs, par exemple) que de les mettre sur un piédestal. Ici, les quatre filles Sorenson peinent à s’épanouir dans leur maternité ou dans leur couple parce qu’elles croient qu’elles n’arriveront jamais à la cheville de leur mère, qui a abandonné ses études pour les élever, ou qu’elles ne pourront jamais connaître le même bonheur que leurs parents qui continuent de de se désirer au bout de 40 ans.
Ce pourrait être valide et, encore une fois, intéressant, sauf que les 4 sœurs réagissent de manière hyper puérile et égocentrique, ce qui m’a souvent empêché de ressentir de l’empathie ou de la compassion pour elles. Le pire, c’est que nous, lecteur.ices, nous savons que le couple de David et Marylin est loin d’être parfait et a connu son lot de difficultés, car l’autrice nous emmène au cœur de leurs pensées et de leur intimité. Mais alors même qu’ils se prennent en pleine figure les reproches de leurs filles, ils ne protestent pas, ils encaissent en silence. J’ai trouvé ça frustrant. Tout comme j’ai trouvé frustrante la manière dont chacune des filles torpille sa propre vie.
Malgré tout, j’ai mis trois étoiles (sur cinq) à ce roman parce que l’histoire reste suffisamment prenante pour qu’on ait envie d’en connaître la fin. Je l’ai lu dans le cadre du book club de ma copine Armalite et, comme elle, j’ai davantage apprécié la fin. Je suis d’accord aussi avec les commentaires des autres lectrices. Comme Elmaya, j’ai beaucoup aimé la construction de ce récit à plusieurs voix qui se déroule sur plusieurs époques. Etant quasiment du même âge que Wendy et Violet, j’ai eu des flashbacks de mon enfance et de mon adolescence, et ça, c’était plutôt agréable. Et comme VéroZéroSept, j’ai apprécié que tous les personnages soient très attachés à leur famille et que cette profonde affection leur permette de surmonter les rancœurs et les coups de gueule. C’est précisément ce qui manque à ma famille d’origine et ce que j’espère arriver à cultiver au sein de celle que j’ai construite. (Je ne voudrais pas trop m’avancer mais, au vu de notre complicité avec nos deux ados, j’ai l’impression que c’est bien parti.)
Pour conclure, on ne peut pas dire que Tout le bonheur du monde soit un mauvais livre, loin de là, mais ses qualités peinent à compenser ses défauts, et c’est bien dommage.
Cette lecture me permet de valider une des catégories du Shiny Summer Challenge, « Brûlant d’amour », dans le menu « Chaud et ardent », puisqu’il fallait lire un livre mettant en scène l’amour sous toutes ses formes.
L’idée de départ semble intéressante avec ces filles qui ont du mal à se détacher du modèle parental en matière de couple, je pense que le reste n’est pas pour moi d’autant que le roman est long. Mais j’ai apprécié de le découvrir à travers ton avis 🙂
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Je comprends tout à fait 🙂
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Je vais donc me ranger à ton avis : ce n’est pas comme si j’étais en panne d’inspiration lecture. Merci pour ton avis et bonne journée
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Je t’en prie, bonne journée à toi aussi ❤
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