
Chaque année, lors du Pumpkin Autumn Challenge, on retrouve certains titres dans toutes les PAL ou presque ; il y a deux ans, c’était Anne de Green Gables (que je ne vous présente plus), Circé de Madeline Miller et Betty de Tiffany McDaniel (qui figure dans ma PAL cette année). L’année dernière, c’était moins marqué, même si j’avais vu passer plusieurs fois Les Sorcières de Pendle. Mais alors, cette année, impossible d’échapper aux Mémoires de la Forêt, c’est LE roman plébiscité par pratiquement tou.te.s les participant.e.s. C’est drôle car je l’ai acheté pour ma part en mars dernier sur les bons conseils d’Armalite. Mais c’est vrai que l’automne me paraît particulièrement propice à la lecture de ce livre qui évoque avec tendresse et pudeur la maladie d’Alzheimer.
Dans la forêt de Bellécorce, au creux du chêne où Archibald Renard tient sa librairie, chaque animal qui le souhaite peut déposer le livre qu’il a écrit et espérer qu’il soit un jour acheté. Depuis que ses souvenirs le fuient, Ferdinand Taupe cherche désespérément à retrouver l’ouvrage qu’il a écrit pour compiler ses mémoires, afin de se rappeler les choses qu’il a faites et les gens qu’il a aimés. Il en existe un seul exemplaire, déposé à la librairie il y a des années. Mais justement, un mystérieux client vient de partir avec… À l’aide de vieilles photographies, Archibald et Ferdinand se lancent sur ses traces en forêt, dans un périple à la frontière du rêve, des souvenirs et de la réalité.
A la base, je ne suis pas très attirée par les romans mettant en scène des animaux ; pour ce genre de récit, je préfère le format BD (voir notamment Le Temps des Mitaines ou De Cape et de Crocs). Pourtant, j’ai rapidement succombé au charme de ce renard libraire un brin maniaque et de son petit compagnon à la mémoire fuyante. Rédigées sous forme d’un jeu de piste, leurs aventures vont leur amener à rencontrer des personnages pittoresques, dont une poule qui tient une pension pour écrivains dans laquelle je rêverais de séjourner !
Mais on n’est pas seulement là pour déguster les délicieux gâteaux de Pétunia Marmotte ou assister au concert de Gédéon Hibou Duchêne. Je trouve que c’est un véritable tour de force d’avoir réussi à écrire un roman-doudou sur un sujet aussi sérieux que la perte de la mémoire. On sent que, dans une autre vie, l’auteur a accompagné des malades d’Alzheimer. Il traite la question avec beaucoup de délicatesse et de poésie, en prodiguant des conseils qui m’ont beaucoup touchée :
Accompagner quelqu’un atteint de la maladie de l’Oublie-tout, c’est accepter d’apprendre à prendre le temps; celui de laisser faire même quand l’autre échoue […], prendre le temps de tout dire et montrer pour ne jamais surprendre […], prendre le temps d’expliquer sans jamais poser de questions auxquelles l’animal malade ne saurait répondre – et lorsqu’il réveillerait Ferdinand, il lui dirait qu’aujourd’hui nous étions jeudi, jour de visite à son ami libraire -, et non, il ne lui demanderait pas de se souvenir du nom de celui-ci.
C’est ce qui en fait, à mon sens, une lecture indispensable pour les petits comme pour les grands. J’aurais adoré lire cette histoire à mes enfants quand ils étaient plus jeunes parce qu’elle permet de présenter en douceur et sans pathos une maladie qui frappe plus d’une famille (et notamment la nôtre). Je pense en particulier à ces passages où l’on plonge directement dans l’esprit de Ferdinand Taupe, ce qui aide à mieux comprendre le fonctionnement et les conséquences de la maladie, comme la peur et la désorientation. En refermant ce livre, j’avais encore plus de compassion pour les gens qui souffrent d’Alzheimer et celleux qui les accompagnent.
Cette leçon de vie tendre et touchante est servie par une belle écriture limpide et de magnifiques illustrations signées Sanoe qui me donnent envie de retourner passer du temps dans la forêt de Bellécorce. Ca tombe bien, le tome 2, Les Carnets de Cornélius Renard, est prévu pour le printemps 2023, et je serai au rendez-vous, c’est certain.
Cette lecture me permet de valider la catégorie « In the dark, I hear a call », dans le menu « Automne de l’étrange » du Pumpkin Autumn Challenge 2022 car elle correspond parfaitement aux mots-clé « quête » et « loyauté ».
Ton avis me donne encore plus envie de lire ce roman d’autant que j’aime beaucoup ce que tu dis sur le fait que l’auteur a réussi à écrire un livre doudou sur une thématique dramatique. J’ai eu beaucoup de mal à accepter l’Alzheimer de ma grand-mère et j’espère trouver dans ce roman une sorte d’accompagnement/réconfort…
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Je l’espère aussi. Tu me diras ? Je t’embrasse fort ❤
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Je n’y manquerai pas 🙂
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Ce livre a l’air magnifique à bien des égards! J’aime les auteurs qui arrivent à traiter de manière douce quelque chose de si douloureux, autant pour les malades que pour les personnes qui les entourent. Et en plus ça fera une lecture intéressante avec mon fils. Car c’est important de sensibiliser aussi les enfants à cette réalité.
Un grand merci Isabelle et belle journée!
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Je te souhaite une belle expérience de lecture avec ton fils 🙂
Belle soirée ❤
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Et bien voilà, ce livre file tout droit dans ma lite pour St Nicolas et Père Noël.
Tu m’as convaincue et je sais que je peux te faire confiance ! Merci
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Merci, ça me fait chaud au cœur 🙂 ❤
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C’est vrai qu’il est impossible d’y échapper cette année pour le PAC et les retours sont tous très positifs ! En le qualifiant de « roman-doudou », tu m’as encore plus donné envie de le découvrir à mon tour 😀
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J’en suis ravie 🙂
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Je pense le lire pour le Blossom spring challenge. Ton avis me donne encore plus envie de me lancer. Je suis d’accord ça à l’air d’être un roman parfait pour expliquer la maladie au plus jeune.
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Je pense que tu vas te régaler 🙂
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