Les instants précieux #2

J’aime beaucoup l’architecture franc-comtoise et notamment ce bel hôtel de ville que je n’arrive jamais à photographier comme je le voudrais parce qu’il y a souvent du monde ou des voitures garées devant. A l’occasion d’une de ces promenades nocturnes que nous aimons tant, le chéri et moi, j’ai enfin pu l’immortaliser. Mais ça m’a renvoyé à cette expérience vécue un matin d’hiver dans les rues de Lille, alors que je m’en allais prendre un train très tôt et qu’il faisait encore nuit. Les bâtiments que je connaissais par cœur m’ont soudain fait l’effet d’un décor de théâtre ou de cinéma, comme s’il n’y avait rien derrière ces façades aux fenêtres obscures. Une espèce de vertige m’a envahi, comme si j’étais seule au monde, d’une part, et comme si, de l’autre, tout n’était qu’illusion, nos vies, nos activités et les lieux dans lesquels elles se déroulent. Quand les acteurs quittent la scène et que le silence s’abat sur le décor plongé dans l’obscurité, la frontière entre le réel et l’imaginaire, le concret et le fantasmé, est extrêmement mince…

Jeudi, c’était l’anniversaire de la maman de mon chéri. La veille, nous sommes allés lui acheter une plante ; on s’est bien amusé.e.s à rentrer en catimini dans la maison en vérifiant que la voie était libre avant d’aller déposer la plante à l’endroit où l’on dort. Comme je le disais sur Insta, je crois qu’offrir des cadeaux, c’est encore mieux que d’en recevoir !

Jeudi après-midi, une fois n’est pas coutume, ce n’est pas mon ordinateur mais un bon livre que j’ai apporté au salon de thé. J’y ai bu le premier chocolat chaud de l’automne alors que la pluie ruisselait sur les vitres, et l’écrivain Mickaël Brun-Arnaud m’a même souhaité une bonne lecture sur Insta. Vous pouvez retrouver ici tout le bien que j’ai pensé de ses Mémoires de la forêt #1.

Quand j’ai commencé une thérapie en octobre dernier, je ne m’attendais pas à ce qu’elle débouche sur un travail de deuil et de reconstruction. Je n’aurais pas pu mieux choisir mon mot de l’année, il me semble, car j’ai dû faire le tri entre ce que je devais accepter pour aller de l’avant et ce qu’au contraire je ne pouvais pas, je ne pouvais plus accepter. Cela me fait beaucoup de bien dans l’ensemble, mais cela soulève en moi énormément d’émotions, et notamment beaucoup de tristesse et de colère. Vendredi dernier, alors que j’étais à nouveau en proie au chagrin (et en mal d’acceptation justement), je suis venue m’asseoir sur ce banc où mon chéri m’a dit des choses magnifiques en juin dernier. Le souvenir de ce moment et de ses paroles m’a fait l’effet d’un baume et m’a permis de comprendre que je me privais de certaines expériences par peur de souffrir. Je crois que je viens de franchir une nouvelle étape du deuil et de faire un pas de plus vers l’acceptation.

Hier soir, nous étions chez nos ami.e.s J&J et je leur ai demandé si je pouvais prendre en photo cette vache impertinente que j’adore. J’ai demandé à mon chéri si on pouvait adopter une vache des Highlands et il a eu l’air moyennement emballé par l’idée. Pourtant, elle pourrait brouter l’herbe du jardin et celle qui pousse au pied des poiriers, tout le monde serait content ! En tout cas, je suis ravie d’avoir un souvenir de cette chouette soirée, merci les ami.e.s, c’était bon de passer du temps ensemble ❤

Aujourd’hui, nous nous sommes retrouvé.e.s en famille pour fêter l’anniversaire de belle-maman dans un excellent restaurant qui dispose d’une vue imprenable sur la vallée. On s’est régalé.e.s, et c’était doux de passer ce moment tou.te.s ensemble avant de reprendre la route de la Provence demain matin.

Et vous, quels ont été vos instants précieux ces derniers jours ?