
Half Moon House, 1819. Juste après la mort de sa mère, Beatrice, 8 ans, reçoit une invitation pour le mystérieux Jardin d’hiver. Ce lieu magique et merveilleux abrite une flore et une faune aussi étranges que spectaculaires. Sept nuit durant, il procure du réconfort à l’enfant. Puis il disparaît, et personne ne veut croire Beatrice quand elle raconte son histoire, au point qu’elle commence à se demander si elle n’a pas rêvé. Dix-sept ans plus tard, à la veille de son mariage avec un duc dont elle n’est pas amoureuse, Beatrice décide de briser les règles de la haute société anglaise et de partir en quête du jardin. Puis elle reçoit, tout comme sa meilleure amie, Rosa, une invitation pour créer le plus beau des jardins d’agrément. La personne qui remportera cette compétition pourra réaliser un vœu grâce aux vestiges de la magie du Jardin d’hiver. Beatrice comprend alors que le jardin est peut-être plus proche qu’elle ne l’imaginait.
Un lieu magique qui apparaît et disparaît à sa guise et qui exerce une puissante fascination sur les gens ? Forcément, j’ai tout de suite pensé au Cirque des rêves d’Erin Morgenstern, que j’avais tant aimé l’année dernière. Cependant, j’ai eu plus de mal à entrer dans The Winter Garden car la première visite de Beatrice dans le fameux Jardin est expédiée en quelques pages dans l’introduction, et la magie est donc finalement assez peu présente au début.
Elle se dévoile par petites touches, et on finit par comprendre qu’il s’agit d’une Angleterre parallèle où les automates sont légion et où les plantes ont des pouvoirs extraordinaires. Cela étant, comme dans notre monde, il ne fait pas bon être une femme, surtout à cette époque-là. Beatrice abandonne le duc de Chalkley, au pied de l’autel pour devenir botaniste, mais la prestigieuse Linnean Society refuse d’examiner ses découvertes et, à plus forte raison, de l’intégrer dans son sein. Quant à son amie Rosa Warren, une jeune Américaine fortunée qui fabrique les meilleurs automates de Londres, elle découvre trop tard qu’un titre de noblesse ne fait pas le bonheur. Prisonnière d’un mari qui la traite avec cruauté, elle cherche comment recouvrer sa liberté.
Ce que j’ai trouvé très intéressant dans The Winter Garden, c’est que c’est un roman sur le regret. Il est beaucoup question des choix que l’on fait et de la manière dont on peut réparer ses erreurs, si tant est que cela soit possible. Rosa regrette d’avoir éconduit l’homme qu’elle aimait pour épouser l’aristocrate qu’elle convoitait ; quant à Beatrice, elle vit hantée par l’erreur qu’elle a commise quand elle était enfant. Mais jusqu’où peut-on aller pour changer le passé ? Ne vaut-il mieux pas accepter ce qui est, plutôt que de vouloir à tout prix revenir en arrière ? Ne risquent-elles pas l’une et l’autre de faire pire que mieux en cherchant à tout prix à obtenir ce vœu ?
Ce sont ces questions qui m’ont tenue en haleine pendant tout le roman, et heureusement, car il faut bien avouer que les deux héroïnes sont très égocentriques, chacune à leur manière, ce qui m’a empêché de réellement m’attacher à elles. Dans le dernier tiers du roman, elles deviennent même, par moments, franchement antipathiques et détestables. Le désespoir n’excuse pas tout ! Pourtant, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre car, même sans être investie dans les personnages, j’étais curieuse de découvrir jusqu’où elles étaient capables d’aller pour obtenir ce qu’elles voulaient. Surtout, je me demandais si elles allaient finir par comprendre le véritable sens de leur quête. Je vous laisse le soin de découvrir par vous-même si c’est le cas 😉
Mais ce que j’ai préféré dans The Winter Garden, c’est la magie, le merveilleux. Comme je vous le disais plus haut, plus on avance dans le roman et plus on bascule dans un univers enchanté et enchanteur, peuplé d’arbres noirs protecteurs, d’animaux mécaniques qui ont une âme, de fruits capables de prédire l’avenir et de manèges qui peuvent vous faire revivre vos plus beaux souvenirs. Par moments, j’aurais bien laissé l’intrigue se poursuivre sans moi pour prendre un chemin de traverse et continuer d’explorer les incroyables jardins que nous décrit Alexandra Bell. Je ne peux que m’incliner avec admiration devant son imagination foisonnante.
En conclusion, The Winter Garden n’est pas exempt de défauts, loin de là, mais ça ne m’a pas vraiment gênée dans ma lecture tant je me suis laissée happée par les décors envoûtants d’un récit marqué par une thématique forte. Note : 4/5
Cette lecture me permet de valider la catégorie « Iceberg » dans le menu « Yule » du Cold Winter Challenge 2022-2023 parce que j’estime qu’elle correspond bien au mot-clé « mystère ».
La couverture est splendide ! À part le caractère des deux héroïnes, le roman a l’air passionnant que ce soit pour cette thématique du regret dans laquelle beaucoup peuvent se retrouver, les questions soulevées par l’intrigue et cette magie enchantrice qui semble émerveiller les lecteurs. Merci pour cette sublime découverte.
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Oui, j’adore la couv ! Et, en plus, j’ai vu que la version reliée du livre avait des roses dessus, comme quand l’arête des pages est recouverte d’une dorure, sauf que là, ça forme un dessin. Un vrai bijou (mais qui devait sans doute être super cher).
Avec plaisir pour la découverte, j’espère juste que tu sauras passer outre les deux héroïnes, comme moi. Je peux comprendre que ce soit un frein pour certain.e. s !
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Si la lecture me plaît et que j’arrive à m’immerger, je devrais y arriver 🙂
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Voila une lecture qui me semble très intéressante et dont les thèmes me parlent beaucoup. Le résumé me fait aussi un peu penser au livre d’Elizabeth Gilbert « the measure of all things »….
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Alors, oui, j’y ai pensé aussi, mais le livre de Liz Gilbert est très rigoureux alors que là on est vraiment dans un mélange de magie et de steampunk, tout est inventé.
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bonjour, comment vas tu? merci pour la découverte. la couverture donne envie aussi. passe un bon jeudi et à bientôt!
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Je t’en prie 🙂 Bonne soirée ❤
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La couverture est superbe Isa! Et ton avis me tente, la magie qui s’en dégage et les questions posées aussi. Le genre de questions que je me pose régulièrement.
Merci pour tes partages, ils sont toujours enrichissants et me donnent de découvrir de nouveaux univers.
Belle journée et Excellent weekend ❤❤
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Merci Marie, je suis toujours heureuse de partager les lectures qui m’ont marquée. Très bonne soirée et excellent week-end à toi aussi ❤
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En voyant la couverture et le titre, je me dis que j’aurais pu le lire et peut-être aimer cette lecture, mais quand je te lis, je ne suis pas assez convaincue pour le noter. Il y a ce côté Alice qui ne m’attire pas…
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Je comprends, il y a des thématiques qui nous attirent plus que d’autres 🙂
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