[Coup de cœur lecture] Alice Tarbuck – A Spell in the Wild

Dans A Spell in the Wild, Alice Tarbuck nous raconte un an de sa vie à travers son étude et sa pratique de la sorcellerie. Chaque chapitre est consacré à un sujet différent : Halloween et les ancêtres en octobre, Yule en décembre, magie et argent en mars, etc. Ce sera donc très facile de relire des passages de ce livre en fonction du mois ou du sujet. Car, oui, j’ai déjà envie de le relire ; c’est à la fois une autobiographie, un grimoire et un essai sur la sorcellerie, et je trouve ce mélange absolument irrésistible.

J’ai appris pas mal de choses, notamment sur les chasses aux sorcières en Ecosse, d’où est originaire l’autrice. En ce sens, A Spell in the Wild est un bon complément au célèbre Sorcières, la puissance invaincue des femmes de Mona Chollet. Mais j’ai aussi glané plein de détails sur des sujets que je pensais connaître. Dans le chapitre consacré à la divination, j’ai découvert que l’utilisation des runes comme outil divinatoire serait une pratique relativement récente et que rien ne permet d’affirmer que les peuples scandinaves s’en servaient autrement que comme alphabet. Par ailleurs, j’ai été consternée d’apprendre, dans le chapitre sur la sexualité, que certains courants wiccans ont des vues très conservatrices sur l’homosexualité et l’orientation sexuelle. (Cela dit, c’est franchement une preuve de naïveté de ma part ; pour avoir baigné dans les milieux ésotériques depuis que je suis toute petite, je suis pourtant bien placée pour savoir qu’ésotérisme ne rime pas forcément avec ouverture d’esprit.)

En ce qui concerne la pratique personnelle de l’autrice, j’aime beaucoup sa définition de la magie :

La magie ne se situe pas ailleurs. Ce n’est pas une série de rituels éloignés, de textes anciens et de leçons hors de prix. La magie, c’est se tourner vers le monde, le voir et comprendre que nous ne pouvons pas nous dissocier de lui […] Nous sommes dans le monde et il est en nous.

Je crois que la sorcellerie consiste à entrer en relation avec le monde, à exercer notre volonté en son sein et à apprendre à collaborer avec lui de manière fructueuse pour lui comme pour nous.

C’est sans doute ce qui m’attire aussi dans la sorcellerie, cette façon d’être au monde, de l’observer et de le respecter tout en cherchant à exercer une certaine influence sur ses propres circonstances. A mon niveau, c’est célébrer le passage des saisons pour accueillir au mieux les énergies de chacune et collaborer avec elles, c’est prendre soin de mes plantes, c’est prendre conscience un peu plus chaque jour de notre interdépendance et tenter d’être une force positive à ma petite échelle. C’est oser demander ce dont j’ai besoin, pas plus, mais pas moins non plus. C’est aimer passionnément ce monde et ses habitants en restant lucide sur leurs travers et leurs difficultés. C’est bien plus encore, sans doute, mais ma compréhension de ce sujet s’affine au fur et à mesure de mes lectures et je sens bien que je n’en suis encore qu’au début.

Vous l’aurez compris, je n’ai pas fini de lire des livres sur la sorcellerie et je vous recommande celui-ci si, comme moi, vous vous intéressez à ce sujet et vous aimez le mélange d’anecdotes personnelles et de détails historiques.

Note : 5/5