
Je viens de terminer la sixième et dernière saison de This Is Us et, même si j’ai versé des torrents de larmes au fil des 106 épisodes, je persiste à dire que c’est la série qui m’a fait le plus de bien au moral ces dernières années. Elle raconte, sur plusieurs décennies, l’histoire de la famille Pearson : les parents, Jack et Rebecca, leurs triplés, Kate, Kevin et Randall, et les conjoints et les enfants de ces derniers, Toby, Sophie, Beth, Tess, Annie, Deja, Jack, Hailey, Franny et Nick. (Oui, ça fait du monde, mais on arrive à suivre, ne vous inquiétez pas.)
Pour autant, ne croyez pas qu’il s’agit d’une série familiale doudou à souhait. Oui, c’est plein de bons sentiments et de gens qui s’aiment, mais on y aborde de front plein de problèmes personnels (alcoolisme, boulimie, hyper anxiété, dépression, la maladie d’Alzheimer) et des questions de société comme le racisme. Car les triplés n’en sont pas tout à fait : ils sont certes nés le même jour, mais Randall est noir alors que son frère et sa sœur sont blancs.

En effet, Jack et Rebecca attendaient bel et bien des triplés, mais l’un des bébés est décédé pendant l’accouchement. Au même moment, un nouveau-né noir est abandonné à la caserne des pompiers. Ces derniers l’amènent à l’hôpital et, dans l’une des plus belles illustrations du proverbe « When life gives you lemons, make lemonade » cité par le médecin accoucheur, Jack et Rebecca décident de l’adopter.
Randall grandit au sein d’une famille aimante. Il développe une très belle complicité avec sa mère adoptive, et on le sent très proche de son frère et de sa sœur. Mais il se pose beaucoup de questions sur ses origines, forcément. Dans les premiers épisodes, il retrouve son père biologique, William, et la première saison est presque entièrement consacrée à la relation qu’il noue avec lui. En parallèle, nous découvrons quel père Jack Pearson a été pour ses trois enfants et nous apprenons qu’il est mort quand ils avaient dix-huit ans, un cataclysme dont les échos n’en finissent pas d’impacter leur vie, même vingt ans après.

Si la série est fascinante pour la manière dont elle explore les relations humaines, elle l’est aussi pour sa temporalité. Tout en suivant les différents personnages dans le présent, de 2016 à 2022 (ce qui nous vaut notamment l’apparition de la pandémie et du mouvement Black Lives Matter dans la cinquième saison), nous ne cessons d’aller et venir dans leur passé, à coups de flashbacks, mais aussi dans leur futur, à coup de flashforwards. Et ça, c’est vraiment un coup de maître, parce que c’est extrêmement poignant de voir ce qu’ils vont tous devenir. C’est une formidable ode au temps qui passe et à la nécessité de profiter des bons moments pour affronter les coups durs. Cela permet aussi de montrer qu’on ne peut pas réduire une vie à sa fin, même si cette fin est très difficile. C’est rappeler, sans mièvrerie (un vrai tour de force), que l’amour peut surmonter bien des obstacles et que l’important, c’est d’accepter de reconnaître ses erreurs, d’en parler et de continuer à avancer ensemble, malgré tout.
J’ai une affection particulière pour les personnages de Kate, Kevin et Randall parce que nous avons le même âge au début de la série (ils sont nés en 1980), et que les séquences consacrées à leur enfance et à leur adolescence me renvoient forcément à mes propres expériences. Je me reconnais aussi dans leurs tâtonnements amoureux et la difficulté de bâtir un couple solide. Mais je me projette aussi énormément dans le couple de leurs parents, et notamment l’envie de bien faire de Rebecca, qui confine parfois à la maladresse.

L’autre jour, j’ai mis en pause un épisode pour écrire : Les bons parents font des erreurs, mais ils les assument et ils essaient de les réparer, même si ce n’est pas toujours possible. Les mauvais parents commettent des erreurs aussi, mais, la différence, c’est qu’ils font comme si ce n’était pas le cas. Ils ne reconnaissent pas ces erreurs et prétendent que tout va bien. Alors, les erreurs s’accumulent, et la rancœur des enfants aussi, et la réparation et la réconciliation deviennent de plus en plus difficiles, voire impossibles. (Oui, c’est du vécu.) Au début de la vie de Randall, Rebecca prend une décision égoïste qui va semer bien des remous entre eux quand il sera adulte. Dans l’épisode qui m’a inspiré ces quelques lignes, la mère et le fils passent une journée ensemble, suite à un événement qui les rapproche et qui permet à Rebecca de montrer qu’elle a certes merdé (et pas qu’un peu), mais qu’elle n’en reste pas moins une bonne mère sur qui Randall peut compter. #motherhoodgoals
Si j’ai beaucoup pleuré dans les tous derniers épisodes, c’est parce que j’ai perdu mes deux parents, dont mon père récemment, et qu’une des pensées qui me hantent, c’est qu’un jour (lointain, j’espère), mes deux enfants vivront à ce tour ce déchirement. J’espère qu’à ce moment-là, ils pourront s’appuyer l’un sur l’autre comme les « Big Three » de This Is Us. En attendant, j’envisage de leur montrer la série. Les bonnes histoires ont le pouvoir de nous parler de nous ; celle-ci ne cache rien des difficultés de la vie, mais elle souligne qu’une existence ne se limite pas qu’aux moments insupportables, c’est aussi et avant tout une collection de petits bonheurs simples. (Vous comprenez pourquoi la série me parle autant ?)

This Is Us. C’est eux, c’est nous, c’est la vie, tout simplement.
Une série qui a l’air très humaine et dont tu parles avec une telle émotion qu’elle en devient très tentante. Je ne regarde plus de séries longues mais avant, j’aurais sauté dessus après t’avoir lu.
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Ah, c’est sûr qu’on n’a pas toujours envie de consacrer autant de temps à une seule histoire. Je te comprends parfaitement 🙂
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J’avais commencé et puis j’ai laissé tomber car il y avait ces épisodes sur la maladie et je baignais dans celle de ma tante. J’avais besoin d’autre chose. Mais je vais peut-être m’y remettre car tu en parles avec tellement d’émotion !
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Je peux comprendre que ça vienne remuer certaines choses et qu’on n’ait pas envie de s’infliger ça !
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bonjour, comment vas tu? j’en ai entendu parler mais je n’ai jamais regardé. actuellement je découvre Breaking bad. passe un bon mercredi et à bientôt!
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J’ai très envie de découvrir Breaking Bad, moi aussi. Bonne fin de semaine et à bientôt 🙂
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je te la conseille vivement. j’en suis à la fin de la saison 3 et c’est vraiment une série de qualité. passe un bon week end et à bientôt!
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