Culture

Mini-chroniques de l’été 2023 #3

Sur fond vert, avec feuilles tropicales, ananas et cocktail, il est écrit mini-chroniques estivales #3

Sur le modèle des mini-chroniques en pagaille de mon amie Audrey, je vous présente dans ce billet trois de mes lectures estivales : Marie-Antoinette reine de France de Patrick Martinez-Bournat, Blackwater IV : La Guerre de Michael McDowell et The Unlikely Adventures of the Shergill Sisters (Les incroyables aventures des soeurs Shergill) de Balli Kaur Jaswal.

Couverture du livre audio sur Marie-Antoinette par Patrick Martinez-Bournat
Patrick Martinez-Bournat – Marie-Antoinette reine de France

Notre histoire commence à Paris le 13 juillet 1793, à la prison du Temple. Marie-Antoinette, prisonnière dans sa cellule, n’est plus reine de France. La reine déchue sait qu’elle va bientôt être séparée de son enfant pour toujours. Dans quelques mois, elle sera exécutée place de la Révolution. Elle profite de ses derniers instants avec son fils Louis-Charles, devenu Louis XVII à la mort de son père Louis XVI, pour lui raconter l’histoire de sa vie. Voici ces confidences imaginaires, où Marie-Antoinette nous fait revivre sa vie, de son Autriche natale au palais de Versailles, de l’affaire du collier de la reine à la Révolution Française. Ce n’est pas un manuel d’histoire ni une étude politique, c’est l’histoire d’une femme emportée dans la tourmente de l’Histoire. Les dialogues sont imaginaires, tous les faits historiquement exacts.

Il s’agit d’un court livre audio disponible gratuitement sur Audible jusqu’au 13 septembre, dont j’avais découvert l’existence chez mon amie Audrey, du blog Light and Smell. Comme elle, j’ai aimé que ce livre donne la parole à Marie-Antoinette et, bien que je n’ai pas appris grand-chose de nouveau, j’ai apprécié de me replonger dans cette douloureuse période de notre histoire. Douloureuse car je suis depuis longtemps convaincue que ni Louis XVI, ni Marie-Antoinette, et encore moins leur jeune fils, ne méritaient un tel sort. Et que, quitte à exécuter une prisonnière devenue encombrante, on n’était pas obligé de l’accuser de toutes les ignominies, surtout elle qui aimait tant ses enfants et qui en avait déjà enterré deux sur les quatre qu’elle avait mis au monde.

En même temps, le texte met bien en lumière ses tentatives maladroites pour sauver ce qui ne pouvait pas l’être, ce qui a dû passablement gêner son royal époux dans ses tentatives d’apaisement vis-à-vis du nouveau parlement. Bref, c’est le récit d’une catastrophe annoncée, lu par des comédiens convaincants et appliqués et porté par la somptueuse musique de Mozart, parfois un chouïa grandiloquente à mon goût, mais n’empêche, ça se laisse écouter et c’est très bien fait.

Note : 3/5

Photo du roman La guerre le 4e tome de Blackwater la saga de Michael McDowell
Michael McDowell – Blackwater IV : La Guerre

La guerre est finie, vive la guerre! Une nouvelle ère s’ouvre pour le clan Caskey : les années d’acharnement d’Elinor vont enfin porter leurs fruits; les ennemies d’hier sont sur le point de devenir les amies de demain; et des changements surgissent d’où personne ne les attendait. Le conflit en Europe a fait affluer du sang neuf jusqu’à Perdido. Désormais les hommes vont et viennent comme des marionnettes sur la propriété des Caskey, sans se douter que, peut-être, leur vie ne tient qu’à un fil.

Sans surprise, j’ai dévoré ce quatrième tome. Mon intérêt pour la famille Caskey ne faiblit pas et c’est assez émouvant de voir la première génération s’effacer peu à peu au profit des plus jeunes. C’est qu’on s’y attache à tous ces personnages, avec leurs petits (et parfois grands) travers qui les rendent terriblement humains ! Le rythme reste toujours aussi lent, l’histoire s’écoule au même rythme que les eaux de la Perdido, mais celles-ci recèlent toujours de sombres secrets prêts à surgir quand on ne s’y attend pas, dans des scènes d’une violence inouïe. Cela étant, il ne reste plus que deux tomes avant la conclusion de l’histoire et cela se sent, Michael McDowell boucle certains arcs narratifs et dévoile un peu plus de choses, notamment sur la mystérieuse Elinor. Mais, et c’est là où il est très fort, je ne sais toujours pas où il veut nous emmener et comment tout cela va finir. J’ai hâte, mais je me retiens de tout lire d’un coup, j’ai envie de faire durer le plaisir encore un peu.

Note : 4/5

Couverture du roman The Unlikely Adventures of the Shergill Sisters par Balli Kaur Jaswal
Balli Kaur Jaswal – The Unlikely Adventures Of The Shergill Sisters (Les incroyables aventures des sœurs Shergill)

Dans la famille Shergill, il y a : Rajni, l’aînée, mère de famille au bord de l’implosion depuis que son fils ado lui a fait une révélation fracassante. Jezmeen, la séductrice un brin égoïste, petite actrice londonienne dont le dernier bad buzz tourne en boucle sur les réseaux sociaux. Et enfin, Shirina, la docile cadette, dont le parfait mariage arrangé commence à sérieusement battre de l’aile. Trois sœurs que tout oppose et qui vont devoir se supporter pour réaliser la dernière volonté de leur mère : accomplir un pèlerinage en son honneur en Inde, de Delhi au Temple d’or d’Amritsar. Combien de temps avant que tout dérape ? Dans ce pays aux facettes multiples, et parfois violentes, les sœurs Shergill embarquent pour un incroyable voyage à la découverte de leurs racines et d’elles-mêmes.

De la même autrice, j’avais déjà bien aimé Erotic Stories For Punjabi Widows (Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique). J’ai retrouvé dans ce second roman tout ce qui faisait déjà l’intérêt du premier à mes yeux, le choc entre la culture indienne et la culture occidentale et la difficulté de grandir entre deux mondes. Balli Kaur Jaswal dénonce le poids des traditions patriarcales et les violences terribles dont sont victimes les femmes indiennes, parfois dès leur plus jeune âge. Pour autant, elle ne renonce pas à l’humour et n’hésite pas à se moquer affectueusement de ses personnages. Cela donne une espèce de déséquilibre entre la gravité de certains sujets et la volonté de rester dans un registre plutôt léger, mais ça reste une lecture très agréable et très dépaysante, et je continuerai de suivre cette autrice avec plaisir.

Note : 3/5

9 commentaires sur “Mini-chroniques de l’été 2023 #3

    1. Je t’en prie, c’est toujours un plaisir de partager mes lectures avec vous.
      J’espère que ces soucis ne seront bientôt plus qu’un lointain souvenir. Je vous envoie plein de bonnes ondes, à toi et au koala ❤

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