Culture

Mini-chroniques du printemps 2024 #2

Image pour illustrer les mini-chroniques de livres lus dans le cadre du printemps 2024 #4 sur le blog Aujourd'hui je m'aime d'Isa Pernot

Sur le modèle des mini-chroniques en pagaille de mon amie Audrey, je vous présente dans ce post trois lectures effectuées au mois d’avril : Atteindre l’aube de Diglee, The Lost Bookshop (La Librairie disparue) d’Evie Woods et Real Self-Care: A Transformative Program for Redefining Wellness du Dr Pooja Lakshmin.

Photo du livre de Diglee Atteindre l'aube sur le blog Aujourd'hui je m'aime d'Isa Pernot
Diglee – Atteindre l’aube

« Atteindre l’aube est une lettre d’amour à ma grand-tante Georgie. Femme fantasque, femme adorée, inspiratrice, Georgie dont la présence et la voix me manquent tant depuis qu’elle n’est plus là. C’est aussi un voyage qui m’a emmenée bien plus loin que je l’imaginais au départ, sur des rivages parfois dangereux, et m’a conduit à m’interroger sur la place des hommes, des pères et des amants dans ma vie, et sur l’amour, tout simplement. Pour écrire cette lettre fictive, j’ai déployé tout l’arsenal obscur de la mémoire, recoupé des enregistrements, dépecé mes archives, interrogé les vivants. Entre elle et moi, mais aussi entre mes arrière-arrière-grand-mères et elle, entre elles-toutes et moi, se sont mis à exister des ponts. Ont émergé des motifs récurrents, des filiations tacites héritées de notre histoire familiale. Un tableau s’est alors dessiné, au centre duquel trônait l’astre destructeur de la passion. »

Je ne peux qu’admirer la précision de ce résumé de 4e de couverture, car tout est dit. L’autrice commence par esquisser le portrait de cette parente qui la fascinait, avant d’interroger, à travers elle, son rapport aux hommes. C’est un texte fort, qui s’efforce de soigner des blessures transgénérationnelles et qui raconte l’émancipation d’une femme par rapport à sa famille, mais aussi par rapport aux affres de la passion. Diglee en parle comme si elle avait guéri d’une addiction et je comprends tout à fait ce point de vue. Je n’ai pas eu le coup de cœur que j’avais eu pour Ressac, mais j’ai beaucoup aimé. Attention, par contre, certains passages sont difficiles, notamment quand il est question de la relation au père.

Note : 4/5

Couverture du roman The Lost Bookshop d'Evie Woods sur le blog Aujourd'hui je m'aime d'Isa Pernot
Evie Woods – The Lost Bookshop (La Librairie disparue)

Après avoir fui un mari violent, Martha part s’installer à Dublin pour refaire sa vie. La jeune femme trouve un travail de cuisinière dans une petite maison nichée dans un dédale de ruelles au coeur de la ville. Pour elle, c’est un véritable havre de paix après des années difficiles. Un jour, le hasard la pousse dans les bras de Henry, un homme excentrique à la recherche d’une ancienne librairie et d’un manuscrit disparu. Intriguée, Martha décide d’aider cet homme étrange dans cette quête qui semble tellement lui tenir à coeur. Ils découvrent que la petite librairie appartenait à Opaline, jeune femme au destin jalonné de drames et dont la vie ressemble beaucoup à celle de Martha. Au fil de leur quête, ils se rendent compte que leurs histoires sont tout aussi extraordinaires que celles qui sont racontées dans les livres. Et qu’il faut en savourer chaque page avant d’ouvrir un nouveau chapitre…

Voilà un roman que j’ai eu bien du mal à terminer et que j’aurais probablement abandonné en cours de route si ça n’avait pas été un audiobook. (Comprendre : je n’avais rien de mieux à faire pendant mon ménage.) Pourtant l’histoire de cette librairie magique, qui semble véritablement dotée d’une âme, avait tout pour me charmer… sauf que l’autrice s’acharne sur ses deux héroïnes au point de mettre en péril la crédibilité du récit. (Vraiment, les réactions d’Opaline sont parfois incompréhensibles. Moi, je serais partie vite et très loin !) J’ai trouvé certains passages franchement plombants, même si Evie Woods décrit assez justement le mécanisme de l’emprise dans le cadre des violences conjugales. Ce n’était pas du tout ce que j’avais envie de lire et j’ai vraiment été déçue !

Note : 2,5/5

Photo du livre Real Self-Care de Pooja Lakshmin M.D
Dr Pooja Lakshmin – Real Self-Care – A Transformative Program for Redefining Wellness

Le Dr Pooja Lakshmin était l’invitée du podcast We Can Do Hard Things récemment et je me suis précipitée sur son livre parce que j’aime beaucoup sa vision de ce qu’elle appelle le « faux self-care ». Elle ne dit pas que le yoga, le journaling, les retraites spirituelles et les cures de détox, c’est mauvais pour nous, elle critique l’industrie du bien-être qui nous les vend comme des remèdes à tous nos maux. En gros, c’est l’arbre qui cache la forêt, le problème se situe ailleurs, au sein du système patriarcal et capitaliste qui nous exploite et nous épuise.

Pour l’autrice, la solution consiste à fixer des limites (à notre entourage et à nos employeurs), à faire preuve de compassion envers nous-mêmes et à déterminer quelles sont nos valeurs de manière à mieux choisir nos priorités. Plus facile à dire qu’à faire, me direz-vous, mais le Dr Lakshmin, qui est psychiatre, explique tout cela très bien et j’ai moi-même pu constater récemment que dire non, quand on y arrive, produit des résultats étonnamment positifs. C’était vraiment une lecture intéressante, et je vous la recommande si le sujet vous parle !

Note : 4/5

Et pour aller plus loin :

11 commentaires sur “Mini-chroniques du printemps 2024 #2

  1. Hello Isa,

    Toujours un plaisir de lire tes retours de lecture.

    Le dernier me tente bien – le sujet et la question du « savoir dire non » qui me pose toujours autant question!

    La couverture du 2e m’attire mais le sujet un peu moins. A voir.

    Belle semaine et à très vite.

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  2. Mais je me sens vraiment bien après un bain 🤣🤣 ! Je comprends cependant son point et je pense que j’applique déjà une approche similaire que celle présentée par Dr Lakshmin. Je note tout de même le titre, ça pourrait m’intéresser d’approfondir le sujet. En lisant ton avis dessus, je n’ai pu m’empêcher debpenser que bell hooks serait sûrement bien d’accord avec ce propos sur l’industrie du self-care.
    Dommage pour The Lost Bookshop, ça semblait si prometteur.

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    1. Je pense aussi que bell hooks serait d’accord 🙂 Et, bien sûr, ne te prive pas de ton bain ! ^^

      Oui, c’est vraiment dommage pour The Lost Bookshop. Dans le même genre, j’ai largement préféré The Keeper of Stories !

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