Self-Love

[Self-Love] Accepter sa part d’ombre

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Je suis trop dure envers moi-même, c’est un fait. Je suis perfectionniste (chez moi un défaut plus qu’une qualité), je me mets une pression parfois (souvent) difficilement gérable et j’ai tendance à faire passer les attentes des autres avant les miennes. Mais je me soigne, vous savez. J’essaie de prendre du recul. J’essaie de me parler gentiment et d’être plus indulgente vis-à-vis de moi-même. J’essaie de dire non et de prendre du temps pour moi.

Mais, parfois, un concours de circonstances me fait gravement rechuter. Et le problème, c’est que j’ai beau vivre, dans ces cas-là, une situation extraordinaire (dans le sens premier du mot, c’est-à-dire une situation qui sort totalement du cadre de mon quotidien), je m’accable de reproches dès que je sens que je perds pied. Dernier exemple en date : j’ai vécu ces dernières semaines un événement intime qui m’a complètement déstabilisée. A cause de cela, et d’une quantité de boulot absolument démente, je me suis retrouvée dans un état de stress et d’angoisse assez impressionnant. Et j’ai culpabilisé à mort, non pas de ce qui m’arrivait, mais de ma réaction. Je me suis trouvée absolument insupportable, ce qui n’a fait qu’accentuer le phénomène de montagnes russes émotionnelles.

Aujourd’hui, je vais mieux, la crise est passée, et je recouvre doucement mon équilibre. Mais je me sens meurtrie, j’ai du mal à accepter la manière dont j’ai réagi. J’ai du mal à accepter cette part d’ombre qui est en moi, qui est une autre facette de moi, celle que je ne veux pas voir. Or, dans le dernier Flow (n°23 février-mars 2018), Lise Bourbeau dit que la clé du bonheur se trouve dans l’acceptation de soi. Je suis d’accord avec elle, et d’autant plus quand elle ajoute : « Nous avons le droit d’être ce que nous sommes. » Oui, j’ai le droit de ne pas toujours être disponible et à l’écoute, j’ai le droit de ne pas avoir envie de faire telle ou telle chose, j’ai le droit d’être fatiguée et de me sentir un peu sauvage et de n’avoir envie de voir personne. Mais je n’arrive pas toujours à l’accepter, et donc à le dire, j’ai du mal à poser des limites et je finis par exploser. C’est là-dessus que je travaille en ce moment : j’apprends à m’écouter davantage et à dire les choses au moment où je les ressens, plutôt qu’après coup, quand je m’en suis pris à mon entourage sous l’effet de la fatigue, du stress ou de la colère (ou les trois à la fois).

Car c’est là que réside ma vraie part d’ombre : j’ai quand même une sale tendance à passer mes nerfs sur les gens qui m’entourent. Je sais très bien que je deviens agressive et que je me renferme quand j’ai peur ou quand je souffre. Et je suis persuadée qu’effectivement, la clé, en tout cas pour moi, consiste à dire, humblement, que je ne vais pas bien, plutôt que de prétendre le contraire jusqu’au moment où je n’arrive plus à faire semblant.

L’autre jour, au téléphone, avec une amie, quand elle m’a demandé comment j’allais, je lui ai répondu, très sincèrement, que je n’allais pas bien du tout et je lui ai expliqué la peur panique que j’éprouvais sur un sujet bien précis. On en a parlé ensemble pendant près d’une heure, et ça m’a fait un bien fou de pouvoir en discuter posément, sans que ma tête soit remplie de reproches ou de critiques à mon égard. J’ai accepté ma peur, j’ai accepté d’en parler, et ça m’a permis de l’évacuer. Sans cris, sans larmes (même si j’avais la voix qui tremblait), sans drame. Ça peut être tellement simple de remonter la pente… quand on accepte de voir le problème et qu’on s’autorise à en parler.

Je suis convaincue que le bonheur et le bien-être passent par le fait de s’accepter comme on est, de s’autoriser à ressentir toutes nos émotions, y compris les négatives, et de se pardonner à soi-même quand on trébuche. En ce qui me concerne, j’ai l’impression que c’est le travail de toute une vie 😉 Mais j’apprends et j’ai l’impression de progresser…

Et vous, à quoi ressemble votre part d’ombre ? Quelles sont les choses en vous que vous n’aimez pas et que vous voudriez ne pas voir ? Les réactions que vous aimeriez changer ? Si vous avez envie de répondre à ces questions, dans les commentaires, dans votre journal ou sur votre blog (n’hésitez pas à me laisser le lien), essayez de le faire sans jugement, sans critique, et avec beaucoup de compassion. Nul n’est parfait, et on a tous vécu des expériences dont on n’est pas fier. Le but n’est pas de s’auto-flageller, bien au contraire, mais de s’accepter comme on est, le bon comme le mauvais, pour s’aimer soi-même dans son entièreté, et pas juste un bout par-ci ou un détail par-là. 

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Illustrations trouvées sur Pinterest

14 commentaires sur “[Self-Love] Accepter sa part d’ombre

  1. Ce qui marche bien pour moi, c’est juste d’accepter ma « colère » ou ma mauvaise humeur. Par exemple, quand je parle avec quelqu’un et que, tout à coup, je me sens énervée sans trop savoir pourquoi, je reste concentrée sur ce sentiment — de la pleine conscience, quoi 😉 Je me rends compte que cela fait baisser la tension et que la conversation coule mieux… Simple as that hehe

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    1. Oui, je vois ce que tu veux dire. Moi j’essaie de « ravaler » ma colère, de prendre sur moi, et ça ne fonctionne jamais… Je vais essayer de suivre ton conseil, merci 😉

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  2. Oh comme cet article est vrai (pour chacun surement, mais peut-être plus pour les personnes très sensibles) !
    Je suis tout à fait d’accord avec le fait qu’il s’agisse d’un travail d’une vie, de tous les jours, mais il faut justement faire attention à ne pas se mettre la pression. C’est un cercle vicieux (ou vertueux), puisqu’on se sent mal (colère, déprime, stress…), on se sent mal de se sentir mal, des pensées s’ajoutent telles que « je dois me sentir bien » ou « j’ai tord de me sentir mal pour cela », et donc on se sent coupable, etc.
    C’est fou comme on peut empirer n’importe quel sentiment en l’étouffant, ou en le subissant, ou en le repoussant. Alors qu’il faudrait simplement le « vivre » (ahah, ça semble tellement simple dit comme ça !).
    Ce qui m’aide c’est de respirer (fortement et consciemment) et de me centrer sur le « maintenant », ou alors de reformuler les phrases qui viennent dans ma tête en affirmations positives (marche si on le fait au quotidien sur une période).
    En tout cas je suis de tout cœur avec vous, et j’espère que vous y arriverez (et je l’espère aussi pour moi !) !

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    1. Oui, ça semble tellement simple… et anickanouck a raison, c’est vraiment la seule solution. Mais bon, on apprend de ses erreurs et on fait mieux d’une fois sur l’autre 😉
      La pleine conscience, la respiration, le moment présent, c’est effectivement une bonne façon de « désamorcer » le problème. Les affirmations positives, comme je l’écrivais l’autre jour, j’ai plus de mal, mais j’y travaille aussi !
      En tout cas, merci pour ton comm, Lola, et bienvenue sur ce blog ❤

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  3. Je me reconnais bien dans ton billet : ma réaction est parfois différente car je n’arrive pas à sortir mon agressivité. Parvenir à dire « ça ne va pas » ou tout simplement « non » – j’y arrive de temps en temps, trop rarement ou alors avec agressivité (toute celle qui macère en moi). S’accepter et se faire accepter ou au moins respecter tel que l’on est…..tout un programme dans lequel je progresse LENTEMENT et encore avec des phases de rechute et de recul.

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    1. Je compatis sincèrement, d’autant que je lis entre les lignes les reproches que tu te formules… je fais la même chose. Mais dis-toi que nous progressons à notre rythme et que l’important, c’est d’essayer de faire mieux. Pui, il y a des phases de rechute et de recul, mais au moins on est conscientes des choses et on essaie de les changer. Tu es une belle personne, Véronique, n’en doute pas ❤

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  4. Bonjour,

    Depuis que je suis sur un parcours spirituel, ma part d’ombre s’est révélée à moi.
    Elle représente un ensemble de colère et d’agressivité intérieur, de désirs de destruction et de plaisirs sadiques..
    Et depuis ma rencontre avec cette part de moi je suis dure avec moi-même et me traite de mauvaise personne et je la rejette à chaques fois qu’elle se présente à moi..
    J’ai l’impression que c’est un frein à mon épanouissement personnelle..
    Voilà je viens de vous livrer la pire facette de moi, en espérant que je recevrai un accueil chaleureux.

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    1. Bonjour Julia, bien sûr, vous ne recevrez pas autre chose ici qu’un accueil chaleureux. Bravo pour votre démarche spirituelle, mais si vous souffrez seule face à ce que vous appelez cette part d’ombre, il serait peut-être bon d’aller de chercher de l’aide auprès d’un.e professionnelle afin de vous aider à accepter tout cela. Ces émotions que vous décrivez ne font pas de vous une mauvaise personne, mais il serait peut-être bon de comprendre pourquoi vous les portez en vous. Je vous souhaite de trouver la personne qui saura vous aider afin de continuer à avancer sur le chemin de l’épanouissement.

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