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Métier : traductrice littéraire

Carte de visite Business Card Book Translator

Pendant très longtemps, je me suis considérée comme une traductrice « accidentelle ». Comprenez par là que j’ai choisi ce métier sans grande conviction et uniquement dans le but de partir aux Etats-Unis. L’idée, c’était de me débrouiller, une fois sur place, pour trouver ma « vraie » vocation – dont je sais maintenant qu’elle n’existe pas.

Je ne m’attendais pas à ce qu’on me propose du travail si tôt (au point d’arrêter mes études après la licence). Je ne m’attendais pas non plus à renoncer à un rêve (l’expatriation) pour en réaliser un autre (me marier et avoir des enfants). Toujours est-il que je suis devenue, du fait des accidents de la vie, la principale source de revenus de ma famille et que j’ai continué à exercer ce métier avec beaucoup de sérieux mais sans passion, en attendant mieux.

La donne a commencé à changer quand j’ai eu la chance de traduire un premier beau livre – et quel livre ! J’ai adoré explorer l’envers du décor de mes films et de mes séries préférées (Harry Potter, Star Wars, Pulp Fiction, Game of Thrones, Buffy, X-Files) et découvrir des univers qui, à la base, ne m’attiraient pas du tout (Alien, Guillermo del Toro, Conan). J’ai adoré la difficulté technique propre à ce genre de livres, le fait de devoir respecter la mise en page (à cause des nombreuses photos) et donc d’avoir un taux de foisonnement au plus bas. (Le foisonnement, c’est la quantité de mots supplémentaires que l’on obtient quand on passe d’une langue à l’autre. Autant vous dire qu’en BD ou dans les beaux livres, on a très peu voire pas du tout de marge !) En d’autres termes, j’ai adoré traduire, comme si je redécouvrais cette activité.

Cet enthousiasme a commencé à me donner des ailes. Je me suis mise à traduire mieux, plus vite et plus facilement, et pas seulement dans le domaine des beaux livres. Sur les romans aussi, je prends plus d’initiatives, je suis plus concise (une qualité importante quand on passe de l’anglais au français) et je m’amuse davantage (ce qui n’est qu’un détail, mais il a son importance).

Je suis devenue traductrice.

Je sais maintenant que c’est mon métier et je n’hésite plus à l’affirmer, que ce soit sur ma carte de visite ou sur mon site professionnel.

J’y suis arrivée un peu par accident, et pourtant j’avais tout ce qu’il fallait dès le départ pour m’épanouir dans ce domaine : les compétences linguistiques, bien sûr, mais aussi le caractère indépendant et le sens de l’organisation.

Ma carrière s’est enrayée parce que je suis allée chercher ailleurs un mieux hypothétique qui, finalement, ne me correspondait pas. Mais je ne regrette rien de ces trois années de formations, de doutes et d’interrogations. Je sais désormais avec certitude que je ne suivrai pas la voie tracée par ma mère, que je ne serai pas son « héritière ».

Moi, je suis une traductrice et une autrice. Alors, certes, parfois, je fais du bien aux autres avec mes mots. Parfois, je leur fais du bien avec mes mains, grâce au reiki. Parfois, je leur tire les cartes. Et ça me suffit. Le reste du temps, je suis ravie de retrouver mon ordinateur et mes livres. J’ai compris que j’étais un peu trop sauvage pour devenir thérapeute. Je vous aime, les gens, si vous saviez ! Mais parfois j’ai besoin de vous aimer de loin, histoire de recharger mes batteries d’hypersensible 😉

Et vous, racontez-moi, c’est quoi votre métier ?

17 commentaires sur “Métier : traductrice littéraire

  1. Hello Isabelle,

    J’aime beaucoup ton article, ton histoire. Ton métier est un métier que j’aurai adoré faire. Je suis donc en admiration.
    De mon côté, de métier, je suis photo-journaliste ( reporter en gros). C’est un métier que j’ai aimé faire et dans lequel je me suis épanouie pendant de longues années. Mais après les attentas du Bataclan j’ai eu besoin de changer de vie et aujourd’hui je suis brocanteuse, spécialisée en vaisselle ancienne.

    Je t’embrasse bien fort !

    ps : J’adore me tirer les cartes 😉

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    1. Merci de t’être présentée Sand, ton premier métier a dû t’amener à vivre plein de chouettes expériences, et j’adore avec quelle passion tu exerces le second !

      Moi aussi je te fais de gros bisous ❤

      PS : c'est quoi ton tarot préféré ? 😉 Le mien, c'est celui-ci : https://amzn.to/2A09p3r

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      1. Merci beaucoup Isabelle !
        Depuis quelques temps je suis branchée Oracle donc je ne peux pas répondre directement à ta question d’autant que le jeux de Tarot que j’avais depuis l’enfance à été perdu lors d’un déménagement. Depuis je cherche à retrouver le même sur des vides greniers. Je le retrouverai un jour j’en suis certaine !

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  2. Moi, je suis employée de commerce. Je travaille dans le secteur des ressources humaines et plus particulièrement à la formation des adultes.

    J’aime mon travail. Il m’est nécessaire pour vivre.

    Mais je suis une artiste dans le cœur. J’adore écrire, pour moi, sans prétention. Mon blog me fait beaucoup de bien.

    Je pense que c’est ce qui me caractérise le mieux.

    On me dit souvent que je suis le scribe, celle qui a inventé l’écriture 😁.

    Alors j’ai deux métiers. Celui de bureau et celui qui consiste à savourer ce que la liberté m’offre.

    Bel après midi. Amitiés. Bisous 😘

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  3. Coucou Isabelle !

    Le début de ton récit résonne beaucoup en moi, car je suis aussi arrivée dans le domaine de la petite enfance plus par défaut que par choix…en tous cas au début. J’y ai pris par la suite beaucoup de plaisir et j’ai appris énormément, sur moi, les autres, la parentalité, l’éducation en général. Mais d’une certaine façon, je ne me suis jamais vraiment sentie à ma place (ce foutu syndrome de l’imposteur !!!).
    Alors, après plus de 10 ans dans cette voie, j’ai des envies de changement, de trouver ma véritable voie, qui me correspond vraiment….et c’est là où je ne sais plus trop où j’en suis en ce moment. Je me laisse donc le temps d’évoluer, expérimenter à droite à gauche, et laisser venir l’inspiration, la certitude et la conviction que la route que je prends est la bonne ! 😊

    En attendant, vivre au jour le jour est une solution qui me paraît raisonnable !!!!

    Bisous !! 😘😘

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    1. Tu as bien raison de te laisser du temps et de profiter de chaque jour qui passe. Connaissant la force de ton intuition, je ne doute pas que tu trouveras ta voie. Merci en tout cas pour le bien que tu nous fais chaque semaine avec tes tirages !
      Je t’embrasse ❤

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  4. J’adore lire ton parcours ! Moi j’aurais adoré être traductrice mais vraiment et j’ai un peu l’impression de m’être fourvoyée… J’ai fait des études de journalisme et comme toi j’avais des rêves d’expatriation – je suis partie étudier à NY et j’ai eu le choix entre deux stages : Nations Unies (pour rédiger des textes so boring avec un vieux fonctionnaire) ou agence de pub (pour faire des recherches pour le « global network » avec plein de jeunes américains avec 48 dents bien blanches) : tu vois le dilemme. A 22 ans, mon choix a été (trop) vite fait. Après j’ai été engagé et j’ai travaillé pendant plus de 20 ans dans la pub et je ne me suis jamais sentie à ma place…
    J’ai claqué la porte, il y a 5 ans, en burnout/dépression – j’ai déménagé, pris 1 an de break et puis choisi un job alimentaire et cool.
    Mais voila mon koala grandissant, les chatouillis de l’épanouissement se font sentir et comme toi j’aimerais me tourner vers l’écriture ou du moins essayer et m’autoriser à essayer (retour à un de tes articles) même si je ne me sens pas crédible/légitime. Bon j’arrête ma bio sinon ma réponse sera plus longue que ton billet…..

    Je suis ravie que ton cheminement te mène à cette conclusion et que tu te sentes à ta place, légitime et épanouie. Bises !

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    1. Coucou Véro, je ne sais pas ce qui s’est passé, je viens de retrouver ton commentaire dans les spams ! WordPress débloque sur ce coup-là !

      Mais je suis bien heureuse de l’avoir retrouvé et de pouvoir te répondre. Parce que le syndrome de l’imposteur, c’est notre pire ennemi, et je t’encourage vivement à ne surtout pas l’écouter. Tu as envie d’écrire ? Ecris. Il n’est pas question de crédibilité ou de légitimité, il s’agit juste de suivre ses désirs et ses impulsions créatives. Ton critique intérieur te dit que c’est mauvais ? Ignore-le. Rien ne t’oblige à partager ce que tu écris avec d’autres, mais surtout que ton propre jugement ne t’empêche pas de revenir encore et toujours devant la page blanche pour la remplir de tes mots.

      Je crois aussi, si je peux me permettre, qu’il serait intéressant de travailler sur la notion de self-forgiveness. Tes mots m’évoquent ma propre situation et la peur d’avoir fait de mauvais choix à certaines périodes de ma vie. Pour les accepter – et me pardonner – j’essaie de me focaliser sur ce que ces choix m’ont apportée, ce qui manquerait à ma vie actuelle si je ne les avais pas faits. En ce qui me concerne, oui, je vivrais probablement dans un autre pays et ce serait certainement très épanouissant, mais je n’aurais pas eu mes enfants et je n’aurais pas rencontré mon chéri. Forte de ces deux certitudes-là, je me tourne vers l’avant en cherchant comment m’épanouir ici et maintenant avec les outils dont je me dispose. L’écriture en fait partie 😉

      Si tu le souhaites, nous pouvons poursuivre cette discussion en privé. Dans tous les cas, je t’embrasse fort ❤

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  5. Ravie pour ta redécouverte du métier 🙂 Je me demandais justement où tu en étais de ton projet de reconversion/diversification.

    Pour ma part, même si mon expérience est plus courte que la tienne, je sais que la traduction est ma vocation, tant dans ce qu’elle exige que dans ce qu’elle offre. En gros, j’aime bien manier des mots et travailler seule (visiblement, notre côté ourse plus ou mal léchée nous réunit :)).
    En revanche, je vis régulièrement depuis un an ou deux des épisodes de crises de foi plus ou moins aigus en fonction de ce que je traduis. Plus je « fais » du marketing, plus je déprime, pour résumer. Du coup, j’ai sans doute une vision idéalisée de ce que tu traduis, toi : la Culture. Et pourtant, on sait bien que ce n’est pas un secteur épargné par le capitalisme à tout crin, mais… l’herbe est toujours plus verte ailleurs, faut croire 🙂 Malgré tout, je ne perds pas espoir de diversifier moi aussi mon activité un jour…

    PS : très jolie et représentative, ta carte de visite.

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    1. Merci pour tes encouragements, et oui, je crois que notre métier et nos deux caractères nous rapprochent, en plus de certaines autres passions communes. (Le thé ! Les bons restos ! ^^)

      Je comprends tout à fait ce que tu peux ressentir et je te souhaite de travailler dans une branche qui te convient mieux. Je sais ce que c’est que de déprimer à cause de ce qu’on fait au quotidien et j’espère que ça ne durera pas.

      Mais je sais aussi que c’est bien de bosser et de voir l’argent rentrer 😉 Bref, j’espère que tu ne te prendras pas aussi longtemps la tête que moi concernant ta diversification et que tu ne connaîtras pas de passage à vide, ça amène des angoisses que je ne souhaite à personne !

      Je t’embrasse ❤

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  6. Hello! Juste une question haha, mais comment as-tu fait pour traduire ton premier livre ? Démarcher auprès des maisons d’éditions ? Je suis en 3ème année de LLCE Anglais Option Traduction, et tout le monde ne fait que dire que la traduction c’est un secteur complètement bouché.. Alors que très clairement, les livres et l’anglais c’est ma vie, et la traduction littéraire aussi ! Enfin bref, j’admire beaucoup ton parcours, passe une bonne soirée 🙂

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    1. Hello, et désolée pour cette réponse tardive ! Alors, j’admire et j’encourage ta passion, bien évidemment, malheureusement, les gens ont raison, à l’heure actuelle, c’est un secteur complètement bouché.

      Pour te donner une idée, voici ma bibliographie : https://isabellepernot.com/bibliographie/ Malgré cette expérience, je peine à trouver du travail aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que tous les éditeurs se recentrent sur le français, ça coûte moins cher. Et quand ils font de la trad, ils font appel à quelques traducteurs qu’ils connaissent bien. Du coup, mes éditeurs historiques me donnent moins de travail et je n’arrive pas à rentrer chez les autres. Mon espoir ? Faire un remplacement dans de nouvelles maisons d’édition et arriver ainsi à me constituer un nouveau réseau.

      Le réseau, c’est la clé. Pour répondre à ta question, je décris ici la rencontre qui m’a permis de publier mon premier roman – et ensuite de devenir traductrice, parce que je connaissais déjà du monde dans le milieu : http://www.aufildisa.com/2014/02/journal-day-1-la-croisee-des-chemins.html

      Mon conseil ? Fais des stages, va à la rencontre des professionnels lors des salons littéraires, en gros, fais-toi connaître. Mais je ne saurais trop te conseiller de prévoir une activité alimentaire qui te permettra d’avoir du temps pour percer dans le milieu.

      Bon courage, et surtout continue à croire en tes rêves !

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      1. T’inquiète pas :)! Oui je vois.. Ça m’a l’air très compliqué et il faut avoir des relations 😢. Merci pour ces informations ! C’était un peu un coup de chance alors cette première rencontre dans le milieu, j’aimerai avoir ça aussi haha ! En effet je pense que faire des stages pourraient peut-être ouvrir des portes.. Merci beaucoup d’avoir répondu ! J’espère que tu te constituera un nouveau réseau très vite en tout cas, courage !!!

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